Dark Crystal
7.2
Dark Crystal

Film de Jim Henson et Frank Oz (1982)

"Les enfants du Paradis" et le fil ténu entre Bien et Mal

Le Cinéma, c'est avant tout la possibilité de s'évader du quotidien en se laissant raconter une histoire. Pour rêver, rire aux éclats, s'émouvoir, s'indigner...
Suffit pour cela de se caler sur les motivations des réalisateurs.
Et s'il est une histoire filmée qui invite au rêve, c'est bien celle de "Dark crystal". De part la volonté et le talent des auteurs, Jim Henson et Franck Oz (inconnus célèbres comme on va le voir), on est immergé dans un univers irréel. Celui, justement, où les contes de fées et autres récits merveilleux deviennent réalité !
L'univers fascinant de l'heroic fantasy, pour les connaisseurs.
Ce film est une énième illustration du combat que se livrent, depuis les débuts de l'humanité, le Bien et le Mal. L'un et l'autre sont ici "personnifiées" par des créatures hideuses et agonisantes. L'intelligence humaine dans des enveloppes charnelles qui sont autant de compromis absurdes entre plusieurs espèces animales. Les doux Mystiques incarnent le Bien, les hystériques Skeksés le Mal. Entre les deux, trait d'union vivant entre un monde qui finit et un sur le point de débuter, une créature nettement sympathique, presque humaine : Jen le gelfling. Une sorte de lutin qui croit être le dernier représentant de son peuple décimé par les sanguinaires Skeksés...
Sauf qu'il se goure ! Comment ?
Je suis bon prince ! Je vous fais économiser une consultation de cartomancienne en lisant direct dans MA boule de cristal (option au Bac supervisée par M. Merlin et dont je suis très fier !). Abracadabra... Il croise la mignonne et gentille Kira, et ils s'aiment illico presto ! Cinochissimo !
Plus sérieusement, ces deux héros, plus enfants qu'adultes - une forte symbolique cinématographique - vont surtout permettre que se concrétise la "grande prédiction". Un évènement dantesque qui réconciliera de façon magique les deux clans. Grâce à ces "enfants", le monde dépeint retrouvera une pureté et une innocence perdues. Redevenant quelque chose comme le Paradis dont ils seront les premiers habitants, l'origine de son repeuplement.
En vérité, je vous le dis (m...., droits d'auteur !) : beau message philosophique !
Mais en marge de l'histoire, fort belle, très poétique, délicieusement fantasmagorique, il y a surtout l'étonnante manière de la raconter. Là réside l'aspect à la fois très original et captivant du film. Jim Henson et Franck Oz n'étant autres que les créateurs du fameux Muppet show, ce long-métrage à part est entièrement interprété... par des marionnettes, considérées comme des acteurs à part entière !
D'où, grâce avant tout à une travail de manipulations époustouflant, l'impression de vraisemblance qui se dégage des images, par ailleurs superbes.
Et le spectateur d'être subtilement... manipulé !
Ce qui donne une oeuvre qui n'en finit pas de briller d'un éclat tout particulier - celui du cristal, bien entendu ! - dans le peloton de tête des films fantastiques.

Ticket_007
8
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le 30 mai 2016

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Ticket_007

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