Dark Shadows par Hugo Harnois

Tim Burton devrait peut-être arrêter de croire au dicton : «On ne change pas une équipe qui gagne », car à force, l'équipe en question perd en création et en inventivité. 1785, Barnabas Collins fils d'une riche famille, se fait transformer en vampire par la jalouse sorcière Angélique. Le punissant pour avoir voulu épouser une autre femme, elle l'enterre vivant dans un cercueil pour l'éternité. Deux siècles plus tard, Barnabas arrive à se libérer, et il a des comptes à régler.

Adapté de la série du même nom de Dan Curtis, Dark Shadows mêle habilement les genres. Provoquant parfois quelques petites angoisses avec des moments d'épouvante, le récit tient également du comique en plaçant l'histoire dans les années hippies, tout en conservant le style du réalisateur qui a su faire sa force depuis tant d'années : le fantastique. L'image, bien travaillée, nous montre des décors naturels impressionnants, arrivant à créer une atmosphère angoissante assez réussie.

Oui mais voilà, le spectateur tourne en rond, où le scénario peine à avancer et à faire évoluer les personnages. La construction du film parfois déséquilibrée, (on laisse beaucoup de place à la gouvernante au début pour ne la voir presque plus par la suite) laisse un goût d'inachevé.

Nous l'avons dit, Burton fait du neuf avec du vieux et cela ne marche pas systématiquement. On a la fâcheuse sensation d'avoir déjà vu Johnny Depp un millier de fois dans ce genre de rôle, avec les mêmes mimiques et des caractéristiques semblables. Quant aux autres protagonistes , certains sont ternes et manquent de saveur.

Une petite déception, où l'on comprend qu'il ne suffit pas de reprendre des codes déjà utilisés, avec l'ajout de petits éléments ça et là pour faire une oeuvre singulière. On attend donc avec impatience Halloween pour voir sortir la nouvelle création de Burton (une des plus vieilles finalement) : Frankenweenie !