"Par le producteur de Paranormal Activity et Insidious" , un argument de vente qui s’il est efficace auprès du cinéphage le sera tout de suite moins auprès du cinéphile, encore plus s’il est familier du genre épouvante/abductions.
C’est donc avec de certains aprioris que l’on se lance dans cette bobine qui se montre assez rapidement surprenante. Le réalisateur et scénariste Scott Stewart (celui là même qui était aux commandes des pas très reluisants Légion et Priest) prend soin de poser le décor calmement, donner une âme à ses personnages, et non foncer dans le tas comme a l’habitude de le faire Oren Peli avec ses Paranormal Activity. L’atmosphère se met en place peu à peu, soutenue par une bande-son absolument terrifiante, décuplant l’angoisse ainsi que l’effet des jump-scares. Vous l’aurez compris, Dark Skies fout les pétoches, et il le fait bien, bien que certains aspects soient un peu moins réussis, notamment une certaine facilité d’écriture justifiant les événements paranormaux: il force ses personnages à ne pas voir la vérité en face (alors que n’importe qui aurait déjà fuit aussi loin qu’il l’aurait pu), lui permettant de placer à la queue leu-leu de nouvelles preuves; efficace mais trop aisé. Une aisance qu’il contrebalance d’un autre côté en ne succombant pas au péché qu’aurait été le fait de nous montrer constamment les extra-terrestres, qu’il use avec parcimonie, rendant totalement horrifiant le moindre moment où l’on aperçoit un semblant de leur ombre.
Contrairement à Insidious qui glissait dans la pochade à deux balles lorsque les experts étaient sollicités, la seule intervention de l’un d’eux sert ici à vous glacer le sang, alors qu’il ne fait que converser avec le couple, leur posant des questions biens précises, afin de détecter s’ils sont ou non des fabulateurs. La scène dure deux minutes, ou peut-être dix, nous n’en savons rien car elle nous happe, sublimée par un J.K. Simmons démesurément inquiétant et loin de son rôle de rédac-chef dans Spiderman.
Dark Skies se révèle être une valeur sûre, disposant de son lot d’instants terrifiants, utilisés de façon intelligente, n’en abusant jamais afin que le spectateur ne soit pas lassé une fois arrivé à la moitié du métrage. Scott Stewart réussit le miracle de ramener les aliens flippants sur le devant de la scène, un tour de force que l’on aurait cru impossible tant le sujet a été usé jusqu’à la corde; dommage que le twist final se soit senti arrivé bien trop tôt. Au moins le pharisaïsme constant de Jason Blum se sera arrêté le temps d’une oeuvre, celui-ci ayant déjà débuté la production d’Insidious 2, Paranormal Activity 5, Area 51, The Amityville Horror: The Lost Tapes, bref quasiment que des DV-movies dont on hume déjà la pestilence…
SlashersHouse
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le 26 mai 2013

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