Fantasme personnel mais tronqué
Je n'aime pas "Kaamelott". L'humour un peu potache & sommaire qui semble plaire aux spectateurs de cette série ne m'a jamais rien fait, si ce n'est m'emmerder. Alors Astier, disons qu'il n'était déjà pas très cher à mon coeur avant mon entrée en salle..
Avant toute chose, il est utile de savoir que le visionnage de ce film n'était pas dans mon intention, j'y ai été astreint en quelque sorte. Astreint à Astier. Bon.
J'aperçois brièvement l'affiche en arrivant près du complexe, & je connais déjà l'issue de l'heure arrivante lorsque j'entrevois la présence de la piteuse & croulante "actrice", Isabelle Adjani. J'ai toujours senti son succès comme infondé, car au-delà de sa beauté enfantine, son talent est inexistant : elle ruine toute crédibilité des films dans lesquels elle intervient. & même si elle paraît exercer un rôle convenable dans certains films tels que "Mammuth", "Le Locataire", ou "L'histoire d'Adèle H", force est de reconnaître que ce n'est que grâce à l'assistance procurée respectivement par les acteurs Depardieu, Polanski, & par le réalisateur Truffaut.
Le synopsis est simple, on admet volontiers que ce soit la normalité pour une production française actuelle. Puis on se lance & on se rend compte de la connerie monumentale qu'on vient de faire en comprenant qu'Astier est aux commandes du film.. A toutes les commandes. Réalisateur, acteur, compositeur, etc. Film d'auteur, donc film intimiste. Je ne suis pas intime avec Astier, comme on l'aura deviné. La mise en scène commence de manière très classique, la lenteur du début est même plutôt plaisante. Puis lorsque que l'on remarque que l'heure & demie sera elle aussi très molle, on commence à désespérer. Si Astier sert un jeu correct, Adjani détruit le tout, à mi-chemin entre la folle mal interprétée & la bobo de seconde zone. Le film ne se termine même pas. La continuité, la tautologie, j'irais même jusqu'à dire l'ennui complet.
Astier se permet d'offrir un film très commun, certes servi par des plans magnifiques, des paysages sereins & quelques dialogues & idées bien placés ; mais.. qu'est-ce qu'on s'fait chier ! On subit le calvaire de la dépression d'auteur. Sans pitié.
Au final, "David & Madame Hansen" se présente uniquement comme le fantasme d'Astier, celui de fabriquer un film de ses mains, mais rien n'est maîtrisé (amateurisme de la bande-son, histoire d'un classicisme affligeant, choix du rythme très mauvais) ; on réfléchit, puis l'on comprend que le réalisateur a seulement eu envie d'assouvir des fantasmes plus profonds : ceux de conduire une Lamborghini & de s'approcher des lèvres pulpeuses d'Adjani.