David et Madame Hansen par Hugo Harnois
C'est un événement pour certain : Alexandre Astier (créateur de Kaamelott, l'une des meilleures séries françaises de ces dernières années) sort son premier film au cinéma. Pas de couronne ni de quête du Graal ici, mais un ergothérapeute fraichement arrivé dans une clinique suisse, et une patiente ayant subi des lésions cérébrales. Tout deux vont passer en dehors de l'établissement une journée qui va prendre une tournure à laquelle aucun des deux ne s'attendaient.
David et Madame Hansen commence par une musique classique (composée par Sir Astier lui-même) aux notes de pianos à la fois douce et douloureuse. Les images sont au ralenti et la clinique paraît calme. L'ensemble du récit repose sur cette ambiance : plate et linéaire. L'humour à la sauce Astier (on adhère ou pas) est bien présent avec ces dialogues qui n'avancent en rien et ces conversations décousues. Mais le manque de répliques justes qui tapent là où ça fait mal se fait sentir, et l'intrigue n'accroche que trop peu.
Le cinéaste a eu cependant la bonne idée (il avait à la base un projet avec Delon qui s'est désisté à la dernière minute) de confier le rôle principal à Adjani qui semble se faire plaisir à jouer une femme impulsive à l'air antipathique. L'acteur-réalisateur est lui aussi très bon mais sans surprise puisque son personnage possède certains traits de caractères similaires à celui d'Arthur : pudique, peu avenant, mais très humain.
Tous les deux forment un beau duo fin et subtil, à l'image de l'humour dans la première partie du film qui disparaît malheureusement pour laisser place au drame, avec les souvenirs de Madame Hansen qui resurgissent. Dommage également que l'auteur se soit perdu dans une sous-intrigue inutile et peu judicieuse concernant la fiancée de David. Cette dernière énervant tant par son personnage que son jeu d'actrice.
Finissons cette critique en reprenant une idée d'Astier parlant des Dents de la mer. Ce n'est pas une idée qui fait un bon film. Le « quoi » n'est pas important mais le « comment » est prépondérant. Ici pourtant, ce « comment » n'a pas tant d'intérêt que ça.