« Vous connaissez ce Heavy Metal maléfique que vos parents détestent que vous écoutiez ? Vous connaissez ces paroles à propos de l’enfer et de la damnation, de démons qui vous créent de nouveaux orifices pour chier dedans ? Mais si je vous disais que c’est réel ? Je le sais… j’y étais. ». C’est sur ces douces et poétiques paroles que commence Deathgasm, nouvelle bobine ultra gore nous provenant de Nouvelle Zélande qui nous avait déjà amené en cette année 2015 le craspec Housebound et surtout le génialissime What Do We Do In The Shadows. Des paroles qui annoncent clairement la couleur sur ce qui va suivre : de l’horreur et du heavy métal. Et même si ce mix (souvent étroitement lié) a déjà été traité à plusieurs reprises par le passé, rien de transcendant n’est jamais ressorti du lot. C’est désormais chose faite. Amis du trash, du décomplexé, du foutraque, du sans limite, et de l’hémoglobine à outrance, bienvenue et venez prendre une bonne grosse dose de fun avec Deathgasm !


Le nom de Jason Lei Howden ne vous dit sans doute rien et quelque part c’est assez logique puisque Deathgasm est son premier long métrage. Sauf que le bonhomme se traine une solide réputation dans le domaine des effets spéciaux puisqu’on le retrouve au générique de films tels que la trilogie du Hobbit, Avengers, Promotheus, Man of Steel, Gatsby le Magnifique, le dernier Wolverine, ou plus récemment Gods of Egypt. Jason Lei Howden aime le cinéma de genre, plus particulièrement le cinéma d’horreur (surtout s’il est gore). C’est en toute logique que, après avoir gagné la bagatelle somme de 200000$ à l’occasion du concours national « Make my Horror Movie Contest », il se lance malgré une inexpérience quasi-totale sur le poste de réalisateur de long métrage (deux courts métrages à son actif seulement). Alors oui, Deathgasm est parfois maladroit, sent bon l’amateurisme et le cheapos par moment, ne bénéficie pas d’une très bonne photographie, et semble parfois tourné à l’arrache. Mais oui, Deathgasm est furieusement jouissif, drôle, corrosif, bête, méchant, joyeusement foutraque et politiquement incorrect. On sent les inspirations du bonhomme, Peter Jackson en tête avec des références non dissimulées à Braindead et Bad Taste, mais aussi Evil Dead et son coté bricolo, Le jour de la Bête de Alex de la Iglesia, ou encore Le Couvent de Mike Mendez pour le délire kitchos. Mais au lieu de se contenter d’aligner bêtement toutes ces références, il n’oublie pas d’insuffler sa patte à lui et son amour pour la musique métal et les métalleux de manière générale en se jouant des clichés inhérents à ce genre musical.


Si Deathgasm fonctionne aussi bien, c’est parce qu’on a l’impression que Jason Lei Howden ne s’est fixé aucune limite. Le film est généreux en tout point et son rythme est effréné. Passées les 20 premières minutes de mise en place où on nous présente des personnages bien looser et l’intrigue à venir, le réalisateur va se faire plaisir et par ricochet nous faire plaisir. Situations cons comme la lune, humour parfois bien vulgos mais ne tombant jamais dans le graveleux, le film va toujours au bout de ses délires avec une furieuse envie de ne jamais se prendre au sérieux. Les personnages sont immédiatement attachants, bénéficient de dialogues tordants et s’éclatent à défourailler du démon dans la joie et la bonne humeur, recevant sur le coin de la gueule des hectolitres d’hémoglobine et de tripailles en tout genre sans perdre l’espace d’un instant cette joie d’être là qui semble les animer.
Deathgasm n’est pas gore. Non, Deathgasm est ultragore, et le réalisateur ne se refuse rien. Ça charcute dans tous les sens du début à la fin, et tout y passe : hache, tronçonneuse, rotofil,… Tout devient une arme et n’est prétexte qu’à aligner des moments tous plus cultes les uns que les autres à l’instar de cette scène de massacre chez un couple ultra catho où nos héros se battront à l’aide de godemichés, vibromasseurs, et autres boules de geisha. Mais là où cela devient encore plus jouissif, c’est que si on enlève quelques très légers effets numériques un brin dégueux, tout est fait maison, à l’ancienne, à l’artisanale ! Les amateurs de bobines horrifiques des années 80/90 seront aux anges et même si on sent parfois les limites du budget, c’est le panard le plus total.


Ode à la musique métal et au cinéma d’horreur, Deathgasm est un putain de bon divertissement, à la fois drôle, ultragore, frais, couillu, sans limite et surtout extrêmement fun. L’enfant du pays Peter Jackson et son Braindead ont trouvé un digne héritier avec Jason Lei Howden et son Deathgasm.


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cherycok
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le 12 juil. 2016

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