J’avais adoré Dellamorte Dellamore. Et comme j’aime faire découvrir les films que j’adore, hier se présenta le prétexte idéal pour un re-visionnage « T’as jamais vu Dellamorte Dellamore ? Tu vas voir c’est super, un gardien de cimetière trop badass, une bombe a gros boobs, un p’tit gros rigolo qui ne sait dire que « Gna » et une ambiance à tomber »… On sait vendre un film ou pas.

Donc, lancement du film et petite appréhension. Ce ne serait en effet pas la première fois qu’en revoyant un long-métrage, la magie de la découverte s’estompe et que la déception s’immisce à sa place. Ce ne fut pas le cas, Dellamorte Dellamore (quel titre !) n’est pas près de quitter mon Top 10 ! A mes côtés, peu de commentaires, des rires… C’est bon, l’ambiance opère.

Car ce film c’est avant tout un mélange de genres et une ambiance qui en font une œuvre foncièrement originale. Jonglant entre horreur, comédie noire et poésie macabre, habillé d’une esthétique très marquée et d’une musique superbe signée Manuel De Sica, il envoûte. L’humour fait mouche à chaque fois que ce soit dans les dialogues (hilarants entre François et son assistant Gnagghi, le fameux p’tit gros au « Gna ») ou dans les commentaires disséminés de-ci de-là par la voix off de Rupert Everett. Visuellement, c’est tout ce que j’aime. Ce n’est pas un cimetière effrayant, c’est un cimetière effrayant de cinéma : pierre tombale de travers, brume, corbeaux… C’est kitch, oui, mais allié à la musique, plus qu’efficace. Cela rappelle tout un cinéma d'horreur italien si reconnaissable, je pense à Argento ou Bava, par exemple. Pour les maquillages des mort-vivants, on sent le manque de budget, mais on sent surtout la passion avec lequel ce film a été fait et cela gomme les défauts, je dirais même que cela les transforme en qualités qui ne font qu’augmenter le capital sympathie de ce dernier.

Le casting est fort bien choisi : de Rupert Everett qui mène la danse et nous fait regretter que ne lui ai pas été plus souvent proposé des rôles de ce genre, il excelle dans le rôle de ce gardien de cimetière qui zigouille du zombie à tout va, entre deux lattes tirées sur sa clope, une donzelle aimée sur la tombe de son mari fraîchement enterré et des réflexions désabusées… Et, comme on me le soufflera, oui « il a un air à Dupontel, non ? ».
François Hadji-Lazaro, mutique Gnagghi est drôle, touchant même… Et un peu dégoûtant aussi !
Quand à Anna Falchi… wouch…elle est sexy en diable, bien qu’elle ne soit vraiment belle que lorsqu’elle pleure, parfaite dans ce triple rôle de toutes les femmes qu’aiment François. Elle n’est pas une grande actrice, mais je ne mettrais personne d’autre à sa place.

Dellamorte Dellamore se termine poétiquement, joliment et intelligemment. Et c’est bien là son seul vrai défaut : il se termine trop tôt. Sur un espèce de "Comment peut-on être sur que le reste du monde existe vu que l'on y est pas pour le vérifier et qu'une fois qu'on y est ce n'est plus le reste du monde " ? Allez, calmez vos neurones, tout ceci est avant-tout très divertissant.

GNA !
Pravda
9
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le 7 juin 2013

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Pravda

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