Demain ne meurt jamais par Karim
La saga James Bond ayant changé d’acteur lors du dernier film, celui-ci était un épisode de transition, qui fut d'ailleurs réussi et très bien réalisé. Après le refus de Martin Campbell de continuer, on appela Roger Spottiswoode.
Ce 18e épisode, Demain ne meurt jamais, est un retour aux sources, un James Bond discipliné, dans les règles de l’art, écrit par un fan pour les fans de la saga. Rien n’est vraiment original à première vue mais tout y est très efficace. James Bond est devenu un héros de films d’actions plutôt bien troussés, avec des scénarios plutôt malins et des dialogues sympathiques.
On y trouve un James Bond d’une classe inégalée avec Pierce Brosnan, un méchant génialement cabotin (voir Jonathan Pryce faire une démonstration de kung-fu vaut son pesant de cacahuètes), un bras droit monolythique, blond et immortel, deux James Bond Girls sympathiques, avec une Michelle Yeoh qui s’approche de la perfection d’une Carey Lowell dans Permis de Tuer et des cascades parfois tout simplement dantesques, comme l’introduction, la séquence de la grande affiche ou celle de la moto conduite à deux. On trouve même des séquences de pure comédie, comme celle du Dr. Kaufman, joué par l’excellent Vincent Schiavelli.
On ne pourra donc que regretter le manque d’originalité du film et par extension son manque d’ambition, au vu de l’apparente aisance de Roger Spottiswoode derrière la caméra. Demain ne meurt jamais est un bon James Bond de série, le genre qu’on voit et qu’on aime revoir tant on l’a oublié quelques jours après sa vision. Divertissant en diable, il s’impose comme une excellente incarnation de la formule ”James Bond”. Il serait quand même bien que le 19e soit un peu plus ambitieux.
Un poil en dessous de GoldenEye, ce dix-huitième James Bond n'en est pas moins réussi. Un casting de luxe (Brosnan, Pryce, Hatcher, Yeoh) pour donner à Demain ne meurt jamais un scénario diablement réaliste, auquel s'ajoute une intensité sans répit. Le rôle de 007 va à Brosnan comme un gant.