Placé sur le devant de la scène pour son adaptation plus ou moins réussie du best-seller La Route, de MacCarthy, John Hillcoat s'attaque à un autre roman, historique celui-là, et qui retrace la vie de trois frères durant la prohibition. Une histoire relatée par leur descendant Matt Bondurant, qui avoue lui même avoir pris certaines libertés historiques.

On se retrouve donc plongé au plein coeur des Etats-Unis, durant une période qui a vu prospérer les gangsters de tout poil, mais aussi le futur FBI, à savoir les années 30, sa crise financière, sa prohibition et son alcool qui brûle le gosier. Une période sombre superbement retranscrite à l'écran, par la grâce de décors réalistes et d'une photographie artistiquement salie. Centré sur deux des trois frères Bondurant, l'aîné et le benjamin, le scénario est un savant mélange des genres, quelque part entre le western et le film de gangster.

Si nos trois lascars ont un profil similaire aux Al Capone ou Tony Montana, Hillcoat les dépeint comme des cow-boys moderne, à l'allure nonchalante et à la forte carrure. Superbement filmé, Des Hommes sans loi fait ainsi référence à ce que le cinéma US a su produire de mieux, de Scarface premier du nom à Bonnie and Clyde ou Dirty Harry. Sombre, violent, plutôt économe en dialogue, le film prend de l'ampleur au fur et à mesure que le temps s'écoule, s'achevant dans un final à la fois grandiose et pathétique, loin du manichéisme que promettait la bande annonce.

Le casting confère une autre force au tout. Tom Hardy prête ses larges épaules à l'aîné des Bondurant, lui conférant une formidable présence. Le couple qu'il forme avec une Jessica Chastain toujours aussi belle est comme touché par la grâce.Face à eux, Guy Pearce campe un méchant délicieusement détestable, forçant peut être un peu le trait. En revanche, comme à son habitude, Chia LaBouffe est sans aucun relief, transparent à l'extrême. Dommage, surtout pour le rôle principal.

Chaînon manquant entre western et film de gangster, Des Hommes sans loi représente ce que le cinéma américain sait faire de mieux, au milieu des blockbusters sans âme de l'été. La surprise de cette rentrée...

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le 17 sept. 2012

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le 17 sept. 2012

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Hyunkel

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