Des hommes sans loi par Hugo Harnois

Il existe des hommes invincibles que personne ne peut tuer. Ces hommes n'ont peur de rien et impressionnent quiconque se trouvant sur leur route. En pleine période de prohibition, les trois frères Bondurant mènent une vie dangereuse mais fructueuse dans le comté de Franklin. Leur trafic d'alcool va cependant être perturbé avec l'arrivée de l'agent spécial Rakes.

L'excellent cinéaste John Hillcoat s'est définitivement fait une place dans le paysage cinématographique avec son dernier film réussi, Des hommes sans loi. Il a aussi tout compris en travaillant une nouvelle fois avec son scénariste Nick Cave (Ghosts... of the Civil Head, The Proposition), qui nous livre un récit dense et très travaillé.

Dans une époque où les valeurs semblent plus présentes chez les bandits que dans une police corrompue, cette oeuvre est un modèle de narration. Très fluide, nous sommes directement plongés dans cet univers de gangsters où tout semble prêt à exploser. Rien n'est stable, tout est incertain, et c'est ce qui rend ce film passionnant. On est toutefois surpris de voir (après La Route, très discret) beaucoup de musiques dans un récit qui aurait gagné à être plus silencieux pour donner davantage de caractère à cette ambiance menaçante.

Mais Des hommes sans loi ne serait rien sans ce casting fantastique, tant dans ses premiers que ses seconds rôles (Chastain, Oldman, Wasikowska, Pearce). Tom Hardy continue sa carrière toute en puissance en intégrant dans son jeu une dose de sensibilité que lui seul arrive à nous faire ressentir. Habilement traités, tous ces personnages fragiles (chacun à leur manière) ont des rapports intéressants entre eux, faits de finesse et de non dits. On notera l'interprétation un tant soit peu excessive de Guy Pearce, même si celui-ci reste jouissif par sa violence qui n'a aucune limite.

La légende des frères Bondurant disait vraie : ces hommes étaient invincibles. Personne n'a pu les éloigné de leurs objectifs et leurs valeurs sont toujours restées les mêmes. Grâce à ce film désormais : ils sont éternels.