A défaut de répondre à toutes nos attentes, ces Hommes sans loi s'avèrent fort plaisants...
Un casting alléchant, un scénar’ intéressant et une BA allant en ce sens, il n’en fallait pas plus pour aller voir le dernier titre de John Hillcoat, intitulé Des Hommes sans Lois ; et bien qu’après coup, l’on puisse dresser un bilan satisfaisant de ce long-métrage sympathique, un sentiment contradictoire nous taraude malgré tout… celui de la déception.
Peut-être que l’attente était trop forte, toujours est-il que le film est fortement desservi par une mise en scène inégalement convaincante, car souvent maladroite ; et le thème sérieux, bien que parsemé de quelques notes d’humour savamment distillées, souffre d’éléments drôles sans pour autant l’être, frisant ainsi le ridicule.
Ceci est fort regrettable, à la vue du potentiel conséquent Des Hommes sans Loi : le scénario, simple mais prenant, bénéficie d’une reconstitution superbe de l’époque de la Prohibition (années 30) ; l’intrigue se pare même de quelques rebondissements officiants à merveille, avec la soudaineté de quelques scènes, auréolées d’un suspens savoureux, nous captivant dès lors avec aisance.
Pour le reste, le long-métrage arbore des personnages parfaitement composés, les frères Bondurant s’avérant pour leur part être un formidable trio (il est toujours plaisant d’observer un Shia LaBoeuf hors de Transformers, tandis que Jason Clarke et Tom Hardy interprètent tout deux avec un certain charisme le reste de la fratrie) ; on apprécie également la présence (minime certes, mais véritablement appréciable) du gangster Floyd Banner, campé par un Gary Oldman encore et toujours génial dans son interprétation ; enfin, l’ignoble Charlie Rakes bénéficie d’un jeu de rôle parfait en la matière de Guy Pearce (seule fausse note au tableau : un doublage des plus hideux).
En clair, Des Hommes sans Loi avaient toutes les cartes en main pour devenir la nouvelle référence incontestable du film de gangster, mais n’y parvient finalement pas ; la dénouement en deux temps renforce d’ailleurs notre jugement en la matière, mais l’on ne boudera pas pour autant cette formidable galerie de personnages (et interprétations, même parmi les second rôles avec Jessica Chastain, Mia Wasikowska ou encore Dane DeHaan) animant une reconstitution (visuelle et d’ambiance) magnifique de l’époque.
Un très bon film en somme, mais pas plus malheureusement.