En plein Prohibition, trois frères règnent sur le trafic d'alcool dans une petite ville de Virginie, rien que par le charisme de l'ainé, Forrest, ce qui ne va pas leur causer quelques soucis.
Après La route et le formidable The proposition, John Hillcoat signe quelque part un autre film d'époque, à la reconstitution impeccable, sur ces frères, aux caractères différents, et que rien ne semble arrêter. D'ailleurs, si l'identification du spectateur est basée sur le plus jeune, joué par Shia Labeouf, le plus intéressant reste Tom Hardy, véritable colosse de la nature, que même la mort ne semble arrêter.
C'est d'ailleurs quelque chose qui revient fréquemment dans le film ; l'immortalité présumée de cette fratrie, car le personnage de Tom Hardy a beau se faire égorger, se faire tirer dessus, il est encore en vie ! C'est d'autant plus incroyable que cette histoire est tirée de faits réels. J'aime bien aussi le personnage de Jason Clarke, sorte de Terminator qui ne semble exister qu'après avoir bu de l'alcool et être ensuite dans un état second.
Quant au méchant, joué par Guy Pearce, sourcils rasés, il a quelque chose du mal personnifié, raciste en diable, et dont son apparence a quelque chose de flippante. N'oublions pas aussi Mia Wasikowska, et le sublime Jessica Chastain, dont le réalisateur nous octroie d'un très beau plan d'elle nue. Rien que pour ça, le film dépasse la moyenne !
Plus sérieusement, il est dommage que les personnages féminins soient un peu en retrait, car Des hommes sans loi est clairement une histoire d'hommes ; on peut aussi y voir un passage à l'âge adulte du personnage de Shia Labeouf, qui se scellera vers la fin du film d'ailleurs.
Un très bon point pour la technique, avec la superbe photo, et pour la musique du film, composée par Nick Cave (qui est aussi scénariste).
Ça donne un très bon film, pas révolutionnaire, mais avec de solides arguments côté interprétation.