Comme j'ai regardé la trilogie "Pusher" récemment, j'ai eu envie de revenir sur mon film préféré de ce réalisateur. J'avais un peu peur, je l'avoue. Peur de ne plus aimer. D'un côté j'avais gardé un excellent souvenir du film dont j'écoute encore régulièrement la soundtrack, d'un autre je me suis rendu compte que je n'aime pas beaucoup de ses films !
Heureusement, ça passe toujours. Avec moins d'enthousiasme, peut-être plus de lucidité ou simplement avec des goûts différent suite à un évolution de mon bagage culturel... L'histoire reste bien dans les grandes lignes. C'est simple, mais efficace. Une histoire qui comporte quelques problèmes de rythme étant donné les retournements de situation qui arrivent tardivement par à coups. Mais si ce n'est pas fluide strucurellement parlant, ça reste divertissant. Les personnages auraient pu être plus approfondis, certaines situations aussi, mais en l'état ça reste chouette et on ne s'ennuie pas vraiment. Ce que j'aime dans les films, c'est le traitement, lorsqu'un personnage fait un truc à sa manière. C'est le cas lorsqu'il conduit. C'est aussi le cas lorsqu'il décide de faire du nettoyage. Ce n'est pas forcément original dans l'acte même (par exemple pousser une voiture dans un ravin), mais ça l'est dans la manière de procéder (ou au moins c'est étonnant de voir le temps que prend le héros pour se décider à tuer Nino). Ce ne sont pas des moments réalistes, mais c'est justement ça qui me plaît, parce qu'on sent une écriture cinématographique, un truc qu'on ne ferait pas en vrai. Mais qui est crédible dans cet univers. En revanche, ce qui m'a un peu dérangé, c'est l'impression que tout l'univers n'est composé que de ces quelques personnages. Il faudrait que je vérifie un jour, mais j'ai l'impression qu'il n'y a pas beaucoup de figurants dans ce film, enfin je suppose que mon impression de vide vient de là. Ce n'est pas forcément une mauvaise idée, mais du coup, ça donne l'impression qu'il ne se passe rien en dehors du film, Refn ayant condamné cet univers à ne vivre qu'au travers une seule histoire. Moi, je préfère sentir un univers qui continue d'exister une fois le film terminé.
Si je suis moins enthousiaste, je continue de penser que si le film fonctionne si bien, c'est grâce à la mise en scène de Refn qui a su transcender son scénario digne d'une série B. C'est juste que, si Refn propose quelques magnifiques moments (l'ascenseur), il ne maîtrise pas encore le rythme qu'il aurait voulu plus lancinant. Ainsi donc, il est des passages beaucoup trop brefs, où on aurait voulu que l'action soit un peu plu décortiquée, et puis il en est d'autres où au contraire, l'auteur étire trop un moment pas très utile, ce qui provoque donc des problèmes de rythme. Le travail visuel et sonore est très plaisant. Refn n'en fait pas trop, il a de bonnes idées. Après, je ne m'extasierai pas non plus à la manière du gars de "Everyframe a painting" parce que je pense qu'il exagère un peu ses interprétations, mais il y a de bien belles choses visuelles. Et sonores. L'univers est cohérent d'un bout à l'autre, ce qui n'est pas forcément une mince affaire. J'ai regretté ces flashback/flashforwards pas très bien employés, qui cassent un peu le rythme de l'histoire. C'est à la fois un problème de scénario et de montage/ Le casting fonctionne très bien aussi. Gosling fait un peu penser à ces acteurs qui en faisaient le moins possible en leur temps (McQueen ou Eastwood pour ne citer qu'eux) ; il n'a certes pas autant de charisme, sans doute à cause de sa belle gueule made in Disney, mais il tient la route. Carey, la sosie de Michelle Williams) est superbe mais, vous vous en doutez, mon style de femme se rapproche davantage de Christina Hendricks dont, malheureusement, on ne profite pas trop de la plastique. Les seconds rôles font tous bien l'affaire, en fait, de bonnes gueules principalement.
Bref, un peu déçu par ce revisionnage, mais pas au point de détester le film ; c'est globalement divertissant, le travail formel est parfois maladroit mais donne lieu à quelques très belles séquences.
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Vieille critique
"Permis B pour un chien enragé." 10/10
Lorsque j'ai appris que Nicolas Winding Refn allait réaliser ce film, je me suis demandé: en quoi ce film ci va t il être personnel? (puisque le réalisateur se plaît à dire que TOUS ses films parlent de lui). Serait-il un avide conducteur de bolides ou bien y a t il une métaphore à l'instar d'un vahlala rising (désolé pour l'orthographe, mais la flemme de chercher ) ou d'un Bronson. C'est bien sûr dans la deuxième possibilité qu'il faut chercher la réponse... et c'est très vite qu'on la saisit: noter danois préféré s'attarde ici à la relation père fils qui fait écho à celle qu'il a vis-à-vis de sa fille (qui ont à peu près le même âge). J'imagine que le réalisateur imagine le personnage de Ryan Gosling comme étant la figure paternelle qu'il voudrait être. Bon cette interprétation est bien sûr...personnelle et peut etre loind e la vérité, et surtout, s'attarde sur la première heure du film... car pour ce qui suit, cela relève de la pure fantaisie cinématographique.
Revenons à la critique. NWR réalise ici un film d'action à sa façon; après 10 minutes haletantes dans les rues de Los Angeles, où l'action rime avec intelligence, le réalisateur nous offre une film assez calme et doux avant d'enchaîner, 45mn plus tard avec une violence extrême et sans point de retour possible pour le héros. Ce héros, parlons en, il est digne des plus grand personnage du cinéma, il s'agit d'ailleurs là DU rôle de dur de Ryan (un peu comme death witch était à Bronson). Non seulement il fait penser à plein de gueules du cinéma, mais les dépasse (contrairment à craig david qui n'arrivera jamais à la cheville de Stee McQueen). Carey Mulligan est également superbe dans le film. Ainsi que tous les autres en fait. J'étais étonné de retrouver Albert Brooks dans un rôle aussi froid.
Techniquement c'est parfait: les cadres, la musique (audacieuse), les travlling, le montage, TOUT. Le scénario également est bien ficelé. Le film prouve en fait, qu'avec une trame usée de smillions de fois, on peut faire du neuf tant qu'on a un point de vue.
Question rythme les fans de fast and furious seront déçus (il est d'ailleurs pénible d'aller voir ce film au cinéma, puisque la plupart des gens ne font que parler et souffler devant l'inaction de la première partie). Et pourtant ce calme est nécessaire pour la violence qui suit.
Bon j'arrive pas à strucuturer ma pensée tellement je suis emballé. J'ai adoré les échos et la dualité avec la mort. ainsi on retruove l'amour-la mort; la jeunesse-la mort... même un jeu de clignement d'yeux fait écho à la terrible torpeur. dualité aussi entre la douceur de la rencontre amoureuse, pourtant éphémère et platonique, et le déferlement de violence qui s'en suit. la dualité entre les deux papas.
Enfin là je ne trouve plus trop mes mots: ce film est pour moi LE film de l'année ! il est dommage qu'il n'ait pu sortir durant les vacances, ça m'aurait mis qqchde bon à voir sur la toile au lieu d'aller voir tous ces blockbusters foireux...
Bref un film superbe que je recommande! et j'ai hâte de chopper la BO...