Six ans après Little Miss Sunshine, le couple Dayton & Faris nous reviennent avec un projet autrement plus ambitieux, puisqu'il ne s'agit ni plus ni moins qu'une métaphore tragicomique de leur métier de cinéma. Difficile en effet de ne pas saisir les allusions dans cette histoire rocambolesque d'un écrivain qui, par solitude ou par amour, parvient à donner vie à l'héroïne de son roman. En résumé, c'est comme si Frankenstein rencontrait Salinger et faisaient un film avec Woody Allen. Ca donne le ton ? Ruby est justement dans la veine de ce dernier, à mi-chemin entre la comédie et le fantastique assumé. Si formellement le film ne mérite pas les acclamations (réalisation somme toute académique, quelques longueurs et problèmes de rythme), c'est véritablement par l'écriture que le film s'illustre, assumant pleinement son idée de base et en tirant le maximum possible, aussi bien en positif (Calvin qui crée la femme trop parfaite) qu'en négatif (le contrôle absolu du créateur sur son invention). C'est drôle mais pas que, c'est romantique sans trop l'être, c'est plus intelligent qu'il n'y paraît, et c'est mené tambour battant par un duo qui fonctionne assez bien à l'écran (ça aide quand on est réellement en couple à la ville), à savoir Paul Dano et surtout Zoe Kazan qui, pour le coup, est la vraie star du film puisqu'elle est aussi la scénariste. Chapeau bas, mademoiselle.
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le 15 sept. 2012

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