Avant de commencer, je tiens à préciser que ce qui va suivre n'est que ma propre interprétation, ma propre lecture de ce film. Vous êtes en droit d'adhérer ou non.


J'ai eu peur, très peur quand j'ai commencé le film : les personnages sont vraiment niais, ridicules.
Le mal s'installe dans la cabane, ainsi qu'aux alentours, et les attardés sont réduits au confinement.
La mécanique se déclenche rapidement et l’horreur devient de plus en plus expressive, atteignant véritablement le gore.


Ce qu'il y a d'assez surprenant, c'est que la frontière entre ces personnages ridicules et le mal qui rôde dans les lieux où va se jouer le drame est d’emblée incarné par le montage alterné :
Le film s'ouvre par une caméra à la subjective indéterminée (qui symboliquement représente donc le mal) et s'entrecoupe de plans de la joyeuse échappée qui, à bord d'une voiture déploie toute sa stupidité.


Durant tout le film, la crainte va se sentir lorsque le mal sera au centre du cadre, et le rire va être éprouvé lorsque les jeunes vont déployer leur répliques étonnamment dérisoires.


La situation évolue (disons plutôt empire), et le mal ne cessera de faire des assauts dans le cadre appartenant exclusivement aux dégénérés du cerveau.
La rupture de la frontière se fera au moment paroxystique où la maison, les corps possédés, et même la facture technique (caméra qui virevolte, musique aux accents dissonants), dérégleront totalement la diégèse pour ne faire qu'une forme impure, possédée.


(le projecteur qui s'allume soudainement dans la cave, avec une musique intra-diégétique douce qui ironise sur la mutation du métrage)


La diégèse semble alors s'auto-parodier.
Les litres de sang inondent le champ, jusqu'à engloutir la visibilité du cadre.
Le mal semble absorber toute forme de niaiseries.

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le 22 avr. 2015

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