The Expendables avait réappris à tout le monde l'art du film d'action. Aussi, j'ai salivé des mois et des mois à l'idée de me voir offrir une suite en si peu de temps, tant l'engouement mondial était au rendez-vous.
Hélas, trois fois hélas, usé par la production du premier opus, Stallone décide de laisser la mise-en-scène à Simon West. Et Simon West, si mignon puisse-t'il être, n'a rien d'un cinéaste. Il n'y a rien dans ce film qui atteigne le charme du premier car il n'en mesure pas l'essence : il ne fait qu'illustrer placidement un scénario bricolé au gré des caprices des stars ( et "je veux être que dans la scène d'ouverture" par ci, et "je veux tourner mon rôle en une semaine" par là... ) et ne prend jamais de risques, formellement.
Par exemple la scène où ils se battent dans une rue américaine factice construite dans les années 80 par les soviétiques, c'est une bête d'idée ! Ça renvoie nos vieux héros à leurs origines et permet une double lecture sur... Ah non excusez-moi, finalement c'est rien qu'un lieu ou pleuvent les balles. Et l'intervention de Chuck Norris est le moment le plus embarrassant du film.
L'autre moment embarrassant... C'est l'arrivée de Van Damme.
A la fin du premier Expendables, ils sont cinq contre deux-cents qui ont une otage, et ils les tuent tous sans sourciller. Là ils se retrouvent à six contre une petite douzaine, et... "Posez vos armes !"
WHAT ??
Mais je dois reconnaître que, bien que très déçu par le manque flagrant de travail artistique, j'ai passé un bon moment devant un film qui sait ce qu'il est et qui contient son lot de moments jouissifs. Les acteurs font preuve d'un esprit de corps assez convainquant, les répliques débiles fusent et l'équilibre entre action brutale et humour potache est atteint.
J'espère juste un authentique cinéaste aux commandes du 3.