Je me laisse entraîner dans n'importe quelle intrigue télévisée et à la fin j'ouvre toujours de grands yeux ronds quand enfin le héros raconte "le pourquoi du comment de l'histoire". Seulement avec ce film j'ai eu l'impression que mon 3ème oeil s'était enfin ouvert et que je savais une bonne heure et demi à l'avance qui était ce vieux monsieur mutique, ce que faisait ce répondeur dans un placard, et pourquoi la maman elle faisait rien pour son fils et tout et tout.
Et comme ce film n'est pas un chef d'oeuvre d'inventivité et de créativité, et qu'il aborde le thème du deuil, de la mélancolie, du désespoir, et de la quête irraisonnée mais belle de la résurrection de l'objet d'amour perdu, je ne pouvais même pas être étonnée émotionnellement.
Je n'avais donc plus le choix. Je ne pouvais feindre l'étonnement intellectuel ou émotionnel ou même attendre le dénouement de l'histoire pour finalement feindre l'étonnement. Plusieurs options s'ouvraient donc à moi;
1) m'ennuyer et dormir
2) me rendre compte que les acteurs jouent vraiment mal
3) Faire de la psycho à deux balles.
Le pauvre Oskar est complètement névrotique et souffre de troubles obsessionnels compulsifs, qui évidemment vont en s'aggravant avec le décès de son père.
J'ai choisi la 3 ème étape. J'ai donc fait l'inventaire de tous les tocs de ce pauvre garçon, en analysant systématiquement tous ses faits et gestes.
Ca m'a valu des "chuts!!" et des "mais arrête!" de la pauvre copine qui m'avait conviée à voir ce film avec elle.