Extrêmement fort et incroyablement près par Missbale974

Je suis toujours aussi fascinée par cette faculté du cinéma américain à puiser dans son actualité et de porter cette dernière à l’écran et ce,même si le sujet est délicat,difficile.Le 11 septembre a été traité à de maintes reprises et pourtant,aucun film ne se ressemble et Extrêmement fort et incroyablement prés ne déroge pas à la règle.

Je me souviens parfaitement du 11 septembre 2001,quelques jours avant je fêtais mon douzième anniversaire.Ce jour là,mon frère et moi nous étions devant la télévision à regarder un dessin animé et tout d’un coup,l’épisode est coupé et à la place,nous avons vu deux tours en flammes.Mon frère et moi nous avons compris de suite que c’était grave sans vraiment savoir encore pourquoi çà l’était mais on l’a su de suite alors on a appelé nos parents.Et à partir de ce moment,on est resté collé devant la télévision bien malgré nous et en comprenant déjà que ce 11 septembre allait changer tout à tout jamais.Je crois que ce jour là beaucoup se sont entassés devant leur télé,beaucoup se sont retrouvés en famille beaucoup ont tremblé,pleuré.Américains ou pas,concernés ou pas.Ce film nous fait revivre ce moment mais dans les yeux d’un petit garçon Oskar qui vient de perdre son père dans les attentats du World Trade Center.On a droit aux images TV des tours en feu,des gens qui sautent et surtout des derniers mots du papa d’Oskar.C’est extrêmement dur mais en même temps nécessaire pour ne pas oublier et pour faire en sorte je sais pas que ça ne reproduise jamais peut-être.Tout le long du film,j’avais le cœur serré et les larmes aux yeux à cause de son sujet bien entendu mais aussi grâce à Thomas Horn(Oskar)ce « petit » garçon qui crève l’écran du haut de ses onze ans.Ce garçon dont le personnage doit faire face à la mort incompréhensible et inacceptable de son père,ce garçon qui vit son deuil à l’écart presque en cachette de sa mère.Par un concours de circonstances,Oskar découvre que son père lui avait laissé une dernière énigme à résoudre pour trouver le 5ème district:une clé.Il ne sait rien au sujet de cette dernière ni ce qu’elle ouvre ni sa destination.Il est juste convaincu que cette clé pourra prolonger les huit minutes de soleil quotidiennes avec son père.Alors,il se met en quête de trouver cette clé mais l’aventure prend des airs de défi pour le jeune homme qui devra vaincre bien des phobies comme si de là-haut,son père avait tout prévu.De fil en aiguille,Oskar fera la rencontre de gens extraordinaires,d’américains qui se relèvent jour après jour et qui tentent de se reconstruire tant bien que mal.Il se sentira alors moins seul plus près de son père mais dans un même temps,très loin de lui.Les visages,les photos qu’il voit sur son chemin initiatique portent encore les stigmates de ce jour funeste où les autres et lui ont presque tout perdu.Pendant et après le visionnage,je me suis demandée combien y avait eu d’Oskar après le 11 septembre,combien de messages laissés sur un répondeur,combien de questions sans réponse,combien de cercueils sans corps?!

Extrêmement fort et incroyablement prés ne doit pas seulement sa réussite à son histoire mais à son casting cinq étoiles aussi.Les personnages sont terriblement justes,touchants,poignants et magnifiques à commencer par le prodigieux Thomas Horn qui incarne Oskar.L’interprétation du jeune acteur est époustouflante et aurait mérité le prix de du meilleur espoir voir du meilleur acteur.Il y a tellement d’émotion,de délicatesse,de finesse et de justesse dans son personnage qu’il est presque impossible de croire que Thomas Horn n’ait jamais joué auparavant.Son personnage attise de suite la sympathique et l’admiration du spectateur car c’est un petit bout d’homme très original et très intelligent.De plus,il fait preuve d’une maturité exceptionnelle pour son jeune âge dans sa façon de voir le monde,de se poser des questions dans sa relation avec les autres et la vie.Il se montre très audacieux et ambitieux dans tout ce qu’il entreprend,c’est le roi de l’organisation et il est un scientifique déjà bien prometteur.Avant le 11 septembre,son père et lui refaisaient le monde et partaient à l’aventure dans les rues de Manhattan et aussi à Central Park.Le rôle paternel va terriblement bien à Tom Hanks,cette relation quasi fusionnelle père/fils laisse rêveur et triste aussi car inachevée.Quant à Sandra Bullock qui incarne la mère d’Oskar elle a un peu le mauvais rôle dans le sens où elle n’arrive plus à communiquer avec son fils.Rongée par le désespoir et se sentant aussi quelque part exclue de ce qui liait son fils et son mari,elle peine à faire face à la mort de l’homme de sa vie,cet homme qui était aussi le père de son enfant et son meilleur ami.Cet homme qui rien qu’en touchant des carreaux pouvait prévoir le temps qu’il allait faire.Oui,pas de doute c’était un père et un mari formidables et à travers quelques scènes,nous avons un concentré de tous ces moments anodins mais tellement exceptionnels qui rythment le quotidien d’une famille.La grand mère n’est pas en reste elle non plus quoique plus en retrait que les autres personnages.Habitant juste en face de son petit fils,elle tente de calmer tant bien que mal les angoisses de Oskar par le biais d’un talkie-walkie.N’oublions pas non plus son locataire mystérieux qui reste enfermer dans l’appartement et qui ne veut pas parler.Et tous ces gens qui se joignent à la quête de Oskar sans rien connaitre de lui et qui tous sans exception,espèrent une fin heureuse pour le garçon.Un espoir pour lui et pour eux aussi,un espoir qui voudrait dire que tout peut se guérir tout peut se reconstruire.

En regardant ce film,j’avais moi aussi « des semelles de plomb » mais en même temps je me sentais forte et incroyablement prés de tout.De Oskar,de son père,de sa mère et de tous les autres personnages.De toutes ces choses qu’ils ont perdu et qu’ils ont gagné.De leurs blessures,de leurs peines,de leurs joies,de leurs combats.De ces rencontres fortuites qui changent la vie,qui vous aident à vous relever et à mettre un pas devant l’autre jusqu’à que vos semelles de plomb soient moins lourdes à porter.Avec Extrêmement fort et incroyablement,j’ai eu un aperçu de la grâce,de la beauté et de cette chose qu’on nomme communément l’espoir.
Missbale974
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le 17 janv. 2014

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