Fanny et Alexandre par Alligator
Récit largement autobiographique qui peut faire dire que Bergman règle une bonne part de ses comptes avec son père (l'évèque) mais également qu'il saupoudre son récit de scènes de l'enfance ou de l'adolescence, de souvenirs émus et enchantés, qui le relient au temps et à l'affection des siens.
Relativement comique, ce film contient son lot de personnages clés et surtout très contrastés. Il n'y a pas de mal à voir les différences entre la clarté exubérante de la famille Ekdhal et l'austérité malsaine de la famille Vergerus. Oeuvre morale, le film interroge sur ses traits ô combien saillants quelle est la part de simplicité et de naturel qui doit prédisposer au bonheur des êtres.
Je noterais avant tout la superbe prestation de Jan Malmsjö dans un rôle de méchant plus vrai que nature, un ayatollah protestant dont la violence refoulée avec peine engendre douleur et haine.
En contre-point, la délicatesse de Gunn Wållgren en prétresse inquiète d'une société matriarcale où elle règne avec calme, souvenir, pleurs et cognac, se fonde sur un jeu extrêmement subtil.
Vu en version télévisée, plus de 310 minutes, le film échappe pourtant à l'ennui.