Récit largement autobiographique qui peut faire dire que Bergman règle une bonne part de ses comptes avec son père (l'évèque) mais également qu'il saupoudre son récit de scènes de l'enfance ou de l'adolescence, de souvenirs émus et enchantés, qui le relient au temps et à l'affection des siens.

Relativement comique, ce film contient son lot de personnages clés et surtout très contrastés. Il n'y a pas de mal à voir les différences entre la clarté exubérante de la famille Ekdhal et l'austérité malsaine de la famille Vergerus. Oeuvre morale, le film interroge sur ses traits ô combien saillants quelle est la part de simplicité et de naturel qui doit prédisposer au bonheur des êtres.

Je noterais avant tout la superbe prestation de Jan Malmsjö dans un rôle de méchant plus vrai que nature, un ayatollah protestant dont la violence refoulée avec peine engendre douleur et haine.

En contre-point, la délicatesse de Gunn Wållgren en prétresse inquiète d'une société matriarcale où elle règne avec calme, souvenir, pleurs et cognac, se fonde sur un jeu extrêmement subtil.

Vu en version télévisée, plus de 310 minutes, le film échappe pourtant à l'ennui.
Alligator
9
Écrit par

Créée

le 22 févr. 2013

Critique lue 582 fois

6 j'aime

Alligator

Écrit par

Critique lue 582 fois

6

D'autres avis sur Fanny et Alexandre

Fanny et Alexandre
KanedaShotaro
10

Critique de Fanny et Alexandre par Kaneda

Fanny et Alexandre est un film d’hallucinations. L’hyperréalisme d’une reconstitution d’époque, sublimée par la photographie de Sven Nyqvist et les accents de Bach et Schumann, devient prétexte à un...

le 9 sept. 2013

59 j'aime

1

Fanny et Alexandre
Docteur_Jivago
8

Regard sur la vie et ses illusions

C'est en Suède au début du XXème siècle qu'Alexandre et sa sœur Fanny vivent au sein d'une famille aisée dont les parents travaillent dans le monde du théâtre. Adapté de sa propre vie, Ingmar Bergman...

le 5 févr. 2015

45 j'aime

6

Fanny et Alexandre
pphf
9

Gustav, Oskar, Carl et les autres ...

Ou un clin d’œil, assez gratuit, au cinéma mettant à l’honneur les groupes humains. En réalité, Gustav, Oskar et Carl, les trois frères, n’occupent pas vraiment le centre du récit, très largement...

Par

le 6 août 2015

35 j'aime

12

Du même critique

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Alligator
5

Critique de The Handmaid's Tale : La Servante écarlate par Alligator

Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez...

le 22 nov. 2017

54 j'aime

16

Holy Motors
Alligator
3

Critique de Holy Motors par Alligator

août 2012: "Holly motors fuck!", ai-je envie de dire en sortant de la salle. Curieux : quand j'en suis sorti j'ai trouvé la rue dans la pénombre, sans un seul lampadaire réconfortant, un peu comme...

le 20 avr. 2013

53 j'aime

16

Sharp Objects
Alligator
9

Critique de Sharp Objects par Alligator

En règle générale, les œuvres se nourrissant ou bâtissant toute leur démonstration sur le pathos, l’enlisement, la plainte gémissante des protagonistes me les brisent menues. Il faut un sacré talent...

le 4 sept. 2018

50 j'aime