C'est fou comme plus l'appréciation d'un film est mouvante, plus Hitchcock fait office de socle, comme s'il pouvait séduire tous les publics pour que tout le monde ait son préféré. Et à force de voir fleurir toujours plus de critiques catégoriques sur Rear Window, l'impression de m'être lourdement trompé persistait. C'était seulement mon troisième Hitchcock après tout, c'était forcément plus que bien !
Grace Kelly y est tellement sublime, sa faiblesse totale pour James "la confiance incarnée" Stewart contraste si bien avec son aplomb et sa vivacité qu'elle en devient l'une des femmes les plus absolument irrésistible que c'est indécent comme son visage étincelle. Et plus qu'un huis clos, c'est un "champ de vision clos" où Hitchcock prend un soin maniaque à balayer le même angle de toutes les manières possibles aussi âprement qu'il n'utilisait qu'un plan dans "La corde", qu'un train (ou presque, ça ne marche pas mais il est trop bien) dans "Une femme disparaît" et qu'une seule pièce dans "Le crime était presque parfait".
Oui mais tout comme la première fois, savoir si le voisin penaud a tué sa femme ne m'intéresse pas d'une force au couteau de cuisine... Les échanges entre James Stewart, Grace Kelly et Thelma Ritter sont pourtant croustillants mais tout ce qui se passe chez ces voisins ordinaires qui font des choses ordinaires interprétées à volonté... Ce n'est que du commérage. Même si je trouve ça rigolo entre les mains d'Hitchcock, ce qui est déjà beau, je ne comprends pas bien comment Grace Kelly peut se limiter à y prendre goût suite à un revirement de bord de 10 secondes maximum. Elle est amoureuse donc forcément, c'est craquant. Mais y-a-t-il du suspense à observer ses voisins ? Non.
Pourtant, j'ai aimé Body double dans le temps... Revoyons-ça tout de suite...
[2 heures plus tard]
Ahah ! Ah oui, j'avais pas vu ça comme ça... C'est pas comparable en fait, c'est plus une version pour les jeunes mâles en chaleur Body Double... Mmmh, mmh.