Aaaah Fight Club, le film que j'ai du voir le plus de fois dans ma vie.
Un film qui frôle selon moi la perfection, rappelons que l'oeuvre est avant tout une adaptation du roman de Chuck Palahniuk. Et pour une fois l'adaptation est presque meilleur que le livre. Car le problème du livre c'est qu'il divague beaucoup trop, s'attache à des détails qui font prendre de la longueur au discours. Il n?empêche que Palahniuk à un langage très incisif, des expressions et des tournures de phrases tranchantes que l'on retrouve avec plaisir dans l'oeuvre cinématographique.

Bon laissons la littérature tranquille et passons au cinéma.
La où l'oeuvre peut se permettre de s'appeler chef-d'oeuvre c'est dans le quasi sans fautes de la photographie, de la musique, de l'histoire/réflexion (dialogues, narration...)et dans le jeu des acteurs.
Tout d'abord la photographie. Le film se revendique sombre. Il est sombre. On traine tout le long une ambiance moite, obscure, voilée. La lumière est tamisée. tout nous retourne la sensation que le/les héros sont plongées dans un monde bien ombrageux.
Pour ce qui est de la musique, elle parfaitement dosée, ne s'imposant pas à la place du discours. Sa grande force est qu'elle accompagne juste l'image. Le fait de ne pas lui laisser une place trop importante ancre le film dans une réalité assez nue et crue.
Le thème, quasi nihiliste, peut paraitre tellement poussé à l'extrême qu'il peut, pour certaines personnes, être lourd. Lourd, pas lourd, amusant, pessimiste, malgré tout, on ne peut pas lui enlever que la vision est d'un réalisme cru qu'il est difficile d'accepter (entre le travail du narrateur, ceux de Tyler, la société de consommation dénoncée à maintes reprises et l'individualisme "ami à usage unique"). On aime tellement se croire unique. On aime tellement croire qu'on est le seul à souffrir. On peut reprocher au film, et au livre, de ne pas trop s'attarder sur le fight club en lui même, il s'agi en réalité que d'un concept qui sert de base au discours. Le discours qui est d'autant plus accessible par l'humour cinglant et froid qu'on nous sert tout au long du film.
Et puis, ajoutons que cet humour est servi par des acteurs, et pas des moindres. Les 3 acteurs principaux tiennent leurs rôles à merveille.
On aime, on n'aime pas, mais on n'est indifférent.
Rumol
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le 7 févr. 2012

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Rumol

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