Une propagande à peine dissimulée nous en mettant plein les mirettes pendant près de deux heures.
Assassiné par des critiques loin d'être dithyrambiques mais plutôt apprécié par les spectateurs, Forces Spéciales est à prendre comme une ode au corps de l'armée de terre avec une prolifération de séquences grandiloquentes que l'on croirait sorti d'un spot publicitaire. Ce qui est marrant avec ce genre de film, c'est que quand il s'agit d'une propagande à l'effigie de l'armée américaine, tout le monde applaudi mais quand les français décident d'en faire de même, tout le monde crie au scandale. Pourtant le procédé et le résultat ne sont pas si différents. À quelque millions de dollars près.
Ainsi donc, Forces Spéciales vante le mérite d'un groupe de soldats français (l'élite de l'élite) partant en territoire ennemi pour sauver une pauvre journaliste française se battant corps et âme pour dénoncer la cruauté des talibans vis-à-vis des femmes. Bien sûr, ce qui devait n'être qu'une simple mission de ramassage, va se transformer en une véritable course-poursuite contre une bande de barbus arriérés d'un côté et les Einstein de la gâchette de l'autre.
Bien évidemment, chaque nouvelle séquence d'affrontement sera l'occasion rêvée pour le réalisateur de nous concocter un ralenti à la Max Payne ou un gros plan. On s'en serait passé volontiers d'autant plus que pour un film qui se veut réaliste, les combats paraissent bien faciles. Bienvenue dans le 21ème siècle, un siècle où la guerre ressemble à un jeu vidéo (Forces Spéciales ressemble étrangement à un Call Of Duty par moment), où les gentils soldats bienfaiteurs de l'humanité sont droits comme des piquets et ne prennent même pas la peine de se mettre à l'abri face à une horde d'ennemis assoiffés de sang se cachant derrière des talus mais n'arrivant pas à éviter les balles. Chose que font très bien l'élite de l'élite pourtant au milieu de nulle part.
Si cet aspect irréaliste pourra en faire hurler plus d'un, il faut quand même avouer que l'ensemble se tient convenablement. L'action est omniprésente, les moments de bravoure se multiplient et le casting parvient à rendre l'ensemble plutôt sympathique grâce notamment à une Diane Kruger armée de sa plus belle panoplie d'émotions adorant poser devant la caméra. En réalité chacun y va de sa plus belle mimique pour accentuer le supplice de leur périple. C'est à la fois drôle et agaçant, à l'image du film, propagande à peine dissimulée nous en mettant plein les mirettes pendant près de deux heures.