Frankenweenie par Hugo Harnois
Ceci est peut-être idiot, mais Burton continue de faire du Burton. En 1984, l'homme sort un court-métrage s'intitulant Frankenweenie, hommage à l'oeuvre de Whale, Frankenstein. Vingt-huit ans plus tard, le réalisateur arrive à l'adapter en long-métrage (il voulait le faire depuis le début) pour le bonheur de tous. Victor est un jeune garçon timide et introverti mais alors qu'il vient de perdre son chien Sparky, il décide de lui redonner vie grâce à son génie scientifique.
Thèmes phares (enfance solitaire, incompréhension des adultes) du cinéaste + ambiance morbide (visages expressionnistes, rapport à la mort) + Dany Elfman + multiples références cinématographiques (Edward aux mains d'argent, Dracula, L'étrange Noël de M. Jack) = Film type de Tim Burton.
Mais qui dit « film type » ne veut pas forcément dire « film raté ». Car Frankenweenie révèle une animation très inventive et brillante, par sa photographie hors pair et ses images en noir et blanc somptueuses. Beaucoup de créativité se dégage de cette oeuvre, à commencer par la séquence introductive avec ce court-métrage artisanal présenté par Victor (Burton lui-même) à ses parents.
Nous le savons, le réalisateur est resté un grand enfant et le montre à travers tous ses films. Frankenweenie ne déroge pas à la règle mais contrairement à son prédécesseur (Dark Shadows), on ne ressent pas l'aspect commercial prendre l'ascendant sur le récit. Si certains blâmeront Burton pour son manque d'audace, nous préférons le féliciter pour cette (re)création divertissante et réussie, où l'artiste (car il a véritablement ce statut) a réussi à renouer avec son passé, et faire un retour au sources très plaisant.