"You Mutafuuuukaaaaaaaaz"
Déception!! Si le film reste généreux et gentiment efficace, Gangster Squad n'arrive jamais à atteindre son potentiel. Dans l'ombre des classiques L.A Confidential et Les Incorruptibles, Gangster Squad fait bien pâle figure.
Au départ, ça donne pourtant carrément envie, un film d'époque avec un ensemble cast pareil, un univers fantasmatique avec des gangsters patibulaires méchants méchants, des femmes fatales somptueuses, des héros intrépides et badass, des sulfateuses qui font PRAAAAAAAA PRAAAAAAAA, des courses-poursuites qui te décrochent la mâchoire. Au final? Pas trop trop.
Et pourquoi? Parce que Ruben Fleischer man, le réal de Zombieland ne sait visiblement pas ce qu'il veut. Entre le film qui se tient premier degré ou le spectacle pyrotechnique pachydermique (la fin...), aucune vision franche, aucun génie, aucun mérite. Juste des séquences correctement produites, les unes après les autres.
Mais bon, tu me diras, pas si grave, y a des putains d'acteurs pour relever le tout. Que nenni, mon brave!
Tout les acteurs, aussi professionnels soient-ils, sont ici sous-exploités ou mal dirigés. Le comble étant la prestation outrée et grimaçante de Sean Penn. Songeant sans doute à la belle performance de son mentor De Niro dans la peau de Capone pour Les Incorruptibles, Penn saisit chaque opportunité de se faire remarquer dans le rôle du terrible mafieux Mickey Cohen (dépeint à merveille par le grand James Mad Dog Ellroy dans son quatuor de Los Angeles). Mais derrière ce maquillage grotesque, ce gros nez pas beau et ses arcades sourcilières en carton, difficile de rester crédible. Et quand on crie "You Mutafuuuukaaaaaaaaz" à tout bout de champs, c'est juste plus trop la peine de se donner la peine.
Josh Brolin est bien, mais il a été mieux. Ryan Gosling est bien, mais il a été mieux. Emma Stone a un rôle convenu de faire-valoir, mais elle est assez sublimement mignonnette pour qu'on lui pardonne. Celui qui assure grave par contre, et c'est une bonne surprise, et c'est bien la seule, c'est le revenant Robert Patrick. L'acteur défonce tout en vieille ganache de Cow-Boy surdoué de la gâchette échappé d'un bon Western des familles. Avec sa moustache frétillante et son port altier du colt, il fait plaisir le Robert.
Bon, au final, Gangster Squad, ça reste quand même du plaisir, du plaisir modeste et efficace. Un produit correct, un divertissement vite consommé, vite oublié. Bordel, vais me remater L.A confidential moi!