Un Western qui n'en est pas un.

Je lis rarement les synopsis avant d'attaquer un classique, cela gâche parfois certaines surprises et en amène parfois de nouvelles.
Ma connaissance de ce film se limitait donc, avant vision, au qualificatif de western.
Pourtant, après coup, j'ai un peu de mal à voir comment attribuer un tel label à ce film, qui n'a de Western que le cadre géographique (et la volonté récurrente des hommes à vouloir se taper dessus.)
Géant, c'est plutôt un film de vies, comme Autant en emporte le Vent ou Il était une fois en Amérique par exemple. Les similitudes sont d'ailleurs assez impressionnantes dans la façon de filmer certaines séquences par rapport au chef d'oeuvre de Fleming.
Vies au pluriel, car au delà d'Autant en emporte le vent, ce film dépasse la limite du cadre générationnel, s'étend sur quatre générations et plus de (si je ne m'abuse) cinquante ans! Georges Stevens fait traverser à ses personnages une transformation de l'ouest américain qui les bouleverse. Qu'ils soient conservateurs ou progressistes, tous sont influencés par ces changements.
Le temps long passe, dans ce film, à un rythme assez soutenu pour faire oublier au spectateur conquis les 3h20 de sa vie qu'il vient de passer devant un écran, ce qui n'est pas le cas de tous les très longs métrages. Et enfin, les paysages sont très agréables, malgré le coté désolé du Texas.
Très beau film, qui pêche malheureusement par quelques défauts de jeu (je ne vois vraiment pas ce qu'on trouve à James Dean...), mais du reste vraiment intéressant.