Allez... Je vous le dis tout de suite, comme ça on est tranquille : je suis très preneur de ce genre de film.

Evidemment, j'ai conscience que le sujet est très racoleur et démago et que beaucoup, notamment chez les plus jeunes, vont trouver dans ce film tous les plaisirs de la transgression. Moi, le cynisme, même en paquet de lessive, j'achète, j'achète à toute blinde. Franchement, le pitch est simple et efficace, et il pose une question à tous : qui n'a jamais eu envie de tâter de la kalash dans un commissariat, dans un tribunal ? Qui n'a jamais eu envie de courir comme un martyr avec un sac-à-dos ? - rien que pour montrer l'exemple !
Ce film ose ce romantisme courageux. Que le film soit hyper léché y contribue particulièrement.

God Bless America joue avec l’ambiguïté du malin plaisir et révèle par la même occasion une société masochiste.

Je voudrais toutefois éclairer une autre inclination...
Il est évident que ces nouveaux Bonnie and Clyde en goguette sont les plus purs produits de la tendance sociale, à savoir qu'ils sont générés dans une société de désespoir, de violence et d'humiliation quotidienne et qu'ils doivent y demeurer.

Et ma note se traduit en une phrase : quand le second degré devient cynique alors la caution morale n'a plus aucun sens. Autrement on dit, il est parfaitement contradictoire de dénoncer de manière acide, satyrique un fait ou une norme sociale et, en même temps, se complaire littéralement, comme un porc dans la fange, dans cette dénonciation. Ce n'est même pas un non-sens, comprenez bien, car le film dit vraiment quelque chose : c'est la fin du romantisme puisque de ça, aussi, on s'en moque éperdument. Les convictions n'ont plus d'intérêt et, si l'on suit la logique, elles sont mortes-nées.

God Bless America est un film pour dépressifs résignés qui s'ignorent et qui jouissent, bien distinctement des autres dépressifs sociaux, de voir ce film merveilleux.

Critique du 29.12.19

L'ennui total ou quand la satyre devient elle même le produit moral de ce qu'elle réprouve, le tout dans un but récréatif. Que d'illusions et point de dérision. Ça va cinq minutes ce fantasme, et puis ça tourne à vide comme un jihad dans une Panic room.

Andy-Capet
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le 3 nov. 2012

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