J'avais beau avoir vu Planet Terror et Boulevard de la mort plusieurs fois je n'avais pas compris ce que changer la version Grindhouse, et l'envie de revoir ces films récemment m'a poussé à faire quelques recherches sur cette version. J'ai donc pu comprendre que ce fameux Grindhouse était le choix de départ des deux réalisateurs, à l'instar des films d'exploitations des années 60/70, ils voulaient en quelque sorte rendre hommage à ces films fait à la va-vite pour un bénéfice rapide.


Se lancer le défi de faire des (fausses) séries B, bon faut dire que Rodriguez si connait de ce coté, Machete, qui est d'ailleurs adapté d'une fausse bande annonce placée au début du film en est la preuve. Donc pour revenir au choix des deux messieurs, il était de présenter comme à l'époque de ce style deux films pour le prix d'un, une seule séance portée par deux films séparés pas des bandes annonces de films eux aussi d'exploitations.
Donc comparé aux films séparément, dans cette version Grindhouse ils sont en version courte et à la suite, de plus, quelques fausses bandes annonces se glissent entre les deux, réalisées notamment par Rob Zombie, Edgar Wright et Eli Roth. Bandes annonces que je n'avais jamais vu et qui sont bien fendards, on se tape même des guests comme Udo Kier, Nicolas Cage, Nick Frost ou encore Simon Pegg et j'en passe.


Le film s'ouvre donc par celui de monsieur Rodriguez, un film d'horreur avec des zombies pustuleux, une nana avec un M16 pour jambe, un cuistot spécial, des flics caricaturaux, du sang bien gélatineux, un scénar bien naze, une fin encore plus pourrie et j'en passe. Mais le tout est juste génialissime, un pur moment délirant et jouissif, la série B d'horreur est parodiée à son plus haut point, des clichés habituels au extravagances de nanars en passant par des punchlines bien grasses, tout est là.
Niveau technique Robert n'oublie pas l'aspect pécule, l'image sautillante et bien contrastée ou encore les faux raccords, là où il se fait bien plaisir aussi, outre son histoire foutrement surréaliste et barrée c'est sur le casting. Rose McGowan, Freddy Rodríguez, Josh Brolin, Naveen Andrews, Tom Savini (fidèle de Rodriguez), Jeff Fahey, Michael Parks, Quentin Tarantino ou encore mister Bruce Willis.


Après les zombies et trois bandes annonces bien sales et fun nous retrouvons cette fois un cascadeur tueur, un univers plus réaliste et un bel hommage aux automobiles américaines, mais bien sur pas que. Tarantino réalise sans doute ici le film le plus mineur de sa filmo, mais à contrario de beaucoup (comme souvent) ça reste pour moi du grand et fascinant boulot.
Bon il faut avouer que la version courte perd quelques scènes savoureuses et bien Tarantinesques mais ça laisse place à un bon petit film de série B ultra prenant et encore une fois foutrement jouissif. Stuntman Mike, balafré et brushingé se place au volant de sa superbe Chevrolet résistante à 100% face à la mort pour foncer à pleine vitesse sur des jeunes femmes sans défenses... ou presque.
Le rôle du cascadeur avait été proposé à Mickey Rourke, Sylvester Stallone ou encore Ving Rhames (Marsellus Wallace dans Pulp Fiction) mais c'est au final ce bon vieux Kurt Russell qui l'emportera. Il sera accompagné par pas mal de monde et certains incarnent les mêmes personnages qu'ils incarnaient dans Planet Terror, comme Marley Shelton ou Michael Parks qui incarne pour la je ne sais plus combien de fois le rôle de Earl McGraw, un personnage récurrent dans la filmographie des deux réalisateurs. Zoë Bell, Rosario Dawson, Vanessa Ferlito, Sydney Tamiia Poitier, Rose McGowan (encore), Mary Elizabeth Winstead, Quentin Tarantino (encore), Eli Roth et j'en passe complètent le tout.
Niveau technique, Quentin propose lui aussi un aspect pelliculeux un peu moins prononcé cela dit que le film de Bob, l'image est cependant toujours sautillante, les faux raccords, les bobines manquantes et le style léger budget est bien présent. Là où sur Planet Terror Rodriguez composait ses musiques bien glauques, Tarantino lui fait le choix comme la plupart du temps de prendre des morceaux déjà existants, et comme d'habitude ses choix sont parfaits.


En bref, Grindhouse est une idée originale, étonnante, drôle et foutrement inventive, les deux réalisateurs proposent des contenues qu'on leur reconnait bien, l'hommage et la parodie envers ces films petits budget à la promo affolante est on ne peut plus réussi. Je ne sais pas si quelqu'un d'autre aurait pu faire ça, la version Grindhouse est à voir au moins une fois pour comprendre l'intention des amis cinéastes, mais les versions longues gardent je pense ma préférence, faut dire qu'avoir une vingtaine de minutes en plus sur chacun ça ne se refuse pas.

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le 9 juin 2015

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