Gummo
7.3
Gummo

Film de Harmony Korine (1997)

Et vous, connaissez vous le chant du coq ?

J'étais il y'a encore quelques jours dans un trip Gaspar Noé à cause de son Love, ça m'arrive d'avoir des périodes sur tel ou tel truc, cinéma ou autre, et ce coup ci, je ne suis pas allé très loin puisque c'est un ami du monsieur, je suis allé voir du coté de chez... non pas swann, mais Harmony Korine, le gars que je croyais être une fille.
Je suis parti vers la fin des années 90, où tout un groupe de cinéastes barrés est arrivé, on a eu Albert Dupontel, Gaspar Noé, Nicolas Winding Refn, Jan Kounen, Leos Carax, j'en oubli bien sur, et donc ce fameux Harmony Korine, qui sous ses airs de gamin laisse entrevoir un malade mental. Et oui, cet homme est comme tout ceux cités, des fous, des gens qui osent, qui ne tombent jamais dans le cinéma facile et qui plait à tout le monde, non, ces mecs créent, choquent, provoquent, et nous offrent des trip uniques.


Après avoir vu il y a peu son film le plus dur à trouver, Trash Humpers, j'ai décidé de me faire sa filmographie au complet, plus très longue puisque j'avais déjà vu Spring Breakers, mais je le reverrais sans aucun doute. Je commence donc par le début, Gummo, cette affiche avec ce gamin et ses oreilles de lapin, ça m'intriguais à fond, et certaines notes élevés mon poussé vers lui, j'avais malgré tout peur d'être déçu car des notes élevés peuvent pour moi parfois rimer avec très bof ou passable.
Et le résultat est en fin de compte à la hauteur, dès le début j'ai été bercé par cette chanson délirante présente au générique, et voilà que je me retrouve plongé à Xenia, petite ville d'Ohio, 20 ans après les terribles dégâts causés par une tornade. Depuis cet incident la ville est abandonnée, non pas par ses habitants, non, abandonnée par l'humanité de ses habitants, en effet, les dégâts furent si monstrueux que les gens ont tout perdu, jusqu'à l'envie de reconstruire quelque chose, seule l'anarchie, la folie, la violence et j'en passe restent dans ce patelin.


Korine ne souhaitant pas créer de trame scénaristique puisque d'après lui ça n'existe pas dans la vraie vie, nous fait suivre tel un film à sketchs plusieurs personnes toutes aussi atypiques et crades les unes que les autres. Mais ceux qu'on verra le plus, ce sont Tummler et Solomon, deux jeunes drogué à la colle qui tuent des chats contre de l'argent, Korine n'essaye absolument pas de rendre attachant qui que ce soit ou quoi que ce soit, il nous livre juste ce désastre ambulant qu'est cette ville pourrie de l'intérieur, même les flics ne semblent plus être dans le coin.
Pour ce qui est du coté technique, il est rare que je dise ça, très rare même, mais c'est le genre de film qui ne doit pas avoir de remasterisation HD, la SD renvoie tellement bien la dégueulasserie, la misère et le dégoût de cet endroit, de ces personnages sales. Et Korine qui opte pour une réalisation proche du documentaire aime jouer avec le style caméscope VHS, donc tout ça donne un style parfait, tout colle ensemble. De même pour la bande son, que j'ai adoré, des morceaux de métal jusqu'à la folie de la chanson postée plus haut, un mélange fun et qui colle génialement au reste.
Le casting est surprenant, la mise en scène superbe, le scénario qui ne se suit pas vraiment est jouissif, et la fin est tellement bonasse, le genre de final qui te dit "Prend toi ça et casse toi !".


En bref, un gros coup de cœur pour ce premier film du jeune (à l'époque) Harmony Korine qui s'offre d'ailleurs un chouette caméo, hate de poursuivre sa filmographie.

-MC
9
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Créée

le 20 juil. 2015

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-MC

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