"Hana-Bi" fait partie de ces films très simples qui savent remuer cette étincelle inconnue d'émotion qu'on a en nous, le sujet principal étant ici le désespoir.

Premier bon point : la lenteur. Car c'est cette fois ce qui détermine le rythme du film. Chaque scène, aussi abstraite soit-elle, est immanquable. L'enchevêtrement est juste parfait, il n'y a rien à redire là-dessus. On s'applique sur chaque plan, afin de laisser au spectateur le temps de percevoir, de ressentir l'émotion travaillée. Les arrêts-images sur les peintures/dessins sont splendides, & m'ont rappelé cette enfance, tendre & innocente, lorsqu'on savait encore apprécier à sa juste valeur un paysage, un objet, ou un détail.
Ensuite, le silence est un élément clé. Le film ne posséderait pas toute cette profondeur si les dialogues avaient été trop nombreux. Ici, chaque parole se pose quand besoin est, ou quand opportunité bénéfique il y a. On apprécie chaque mot, on s'abreuve des voix, & on contemple le silence meurtri.
Ainsi, les émotions transparaissent mieux : on sent ce désespoir, cette hésitation constante, ce déchirement entre amour passionnel, tristesse escomptée, & violence maîtrisée. Kitano sait retenir tous ces sentiments & ne les laisse sortir que lorsqu'il en est nécessaire.

"Hana-Bi" est un film artistique, esthétique, sentimental, d'une profondeur & d'une finesse absolument éblouissantes. On peut donc ne pas apprécier ce film, on peut dire que l'intrigue est mince : toutefois on ne peut pas contester avoir ressenti quelque chose de grandiose, d'apaisant & d'effrayant en le visionnant.
Satané
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le 18 sept. 2011

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