Leos Carax a galéré une bonne demi-dizaine d'années pour réussir à se financer et accoucher de ce fantastique -et fantasque- pot-pourri. Les divisions qu'il a crée chez le public font résonnance aux contrastes dont il fait corps. Holy Motors est de ces films delirium portés à bout de bras par leur géniteur (et leur acteur principal ici, Denis est superbe), sabrant dans le tas uniforme et poli du cinéma actuel. Et contre toute attente qui finit par sortir en salle et se hisse sans peine aucune sur le podium de 2012.
Il y a évidemment du très bon, délice pour les yeux, caviar pour l'esprit et de l'un peu moins bon, romance nauséabonde, chanteuse de pacotille mais il y a aussi et surtout de l'étonnement, de la surprise permanente, un va et viens incessant avec nos nerfs. Le tout est un fatras monumental et vertigineux racontant autant sur la vie que sur le cinéma lui même. J'ai le coeur noué.