Inspiré du roman éponyme, Hugo Cabret raconte l'histoire de - attention spoiler - Hugo Cabret, joué par Asa Butterfly (La Stratégie Ender), orphelin des années 30 vivant dans une gare, passionné d'horlogerie et tentant de réparer un curieux automate en volant des engrenages chez un marchand de jouets (Ben Kingsley), dont il va également rencontrer la fille (Chloë Moretz). Et y'a Christopher Lee aussi. Et Ray Winstone, puisqu'il est dans tous les Scorsese.
C'est un film pour enfants, mais aussi pour grands enfants, et pour passionnés de cinéma, puisque le cinéma dispose d'une place de choix dans ce film, qui est considéré comme la déclaration d'amour de Martin Scorsese pour son art. Et aussi parce que ça parle beaucoup BEAUCOUP de Mélies.
Il s'agit du film de plus cher jamais réalisé par Scorsese; on lui a filé 170 millions (c'est plus qu'Inception) pour adapter ce livre, et il s'est fait plaisir. Tournage millimétré, effets spéciaux certes visibles mais très agréables, et premier film en 3D.
Tout le film se déroule en France (et c'est pour ça qu'il faut le voir en VO, parce que les accents sont trop marrants - et parce que la VO c'est mieux, surtout quand on regarde du Scorsese et des enfants), dans la gare du Nord (recréée en studio), que l'on redécouvre avec un oeil tout nouveau. Et où l'on suit également de destin que quelques habitués des lieux (la fleuriste, le duo de vieux, et le vigile estropié (Sasha Baron Cohen) à qui Hugo échappe toujours. Vous l'aurez compris, les personnages sont hauts en couleur et très attachants.
Que dire d'autre? Le film est très coloré - mélange de bleu froid et de jaune chaud qui nous isole du froid de l'hiver - et très beau visuellement. Tout y est lisse et propre, mais évidemment que c'est voulu, le film est calibré pour Noël, et je vous conseille de le regarder pour celui de cette année (avec Star Wars VII évidemment).
Nan, franchement, c'est vraiment très enchanteur, c'est brillamment interprété, ça parle de cinéma (rien que l'affiche renvoie à Buster Keaton, les gars!) et de rêve, et même si on sait pertinemment où le récit se dirige, on se laisse prendre en se disant que Scorsese ne prend pas les gosses pour des cons et leur livre une histoire intéressant, originale et intelligente.