Adaptation du nouveau phénomène littéraire pour jeune, la trilogie Hunger Games de l'écrivain Suzanne Collins, le film éponyme a été confié à Gary Ross, jusqu'à présent plus connu en tant que scénariste ou que producteur, et à qui on doit La légende de Seabiscuit. Chronique d'un succès annoncé?

Le scénario ramène invariablement au roman Battle Royal, de Kōshun Takami, qui a connu la gloire à travers une adaptation en manga, puis en film. Sauf que, comme souvent au pays des puritains, c'est une version nettement plus édulcorée qui nous est proposé (cible teenager oblige). L'histoire se centre sur la jeune Katniss Everdeen, qui se sacrifie pour sauver sa soeur d'un destin cruel.

On passera sur le reste du, scénario plutôt prévisible et bourré de facilités, comme toujours, certains crieront au génie, d'autres au scandale. Le point le plus regrettable, sans doute (mais peut être en est-il de même dans les romans) est justement que l'on ne voie que la jeune héroïne, sans vraiment se concentrer sur les adversaires et leur personnalité, ou alors pour les effleurer, ce qui donne vite le sentiment d'un combat gagné d'avance entre une humaine et des robots... Dommage, cela nuit à l'implication du spectateur.

Côté mise en scène, après une première demie heure insupportable et sur-découpée, la réalisation se calme un peu, on voit des plans dépasser les dix secondes, et on se surprend à se prendre au jeu. C'est du banal, bien sûr, simple et efficace, pas révolutionnaire mais pas désagréable non plus. On sent une vraie jouissance, de la part de Gary Ross, à mettre en scène ce monde hyper coloré et barbare.

Le casting se centre donc sur la jeune Jennifer Lawrence, plutôt une bonne surprise, et qui campe l'héroïne avec conviction. A ses côtés, une belle pléiade de stars, de Woody Harrelson en blonde platine, très second degré dans un rôle de mentor bad-ass, à Donald Sutherland venu toucher un gros chèque, en passant par...Lenny Kravitz (WTF?). Les autres rôles sont anecdotiques, on ne retiendra que le collègue d'infortune et l'ami d'enfance/amoureux transi, interprétés respectivement par Josh Hutcherson et Liam Hemsworth, deux bovins dont le combat pour les yeux de la belle promet.

Agréable divertissement, ce Hunger Games se laisse regarder sans déplaisir, même s'il ne fera pas date dans le cinéma...
Hyunkel
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le 27 mars 2012

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