Battle Royale edulcoré

Vous savez, ce ressenti bizarre, quand vous êtes fan de quelque chose, que vous trépignez d'avance en attendant le film et que votre entourage ne vous comprend pas ? Pire encore, ils voient le film avec vous et trouvent cela quelconque ? Bah c'est ce qu'il vient de m'arriver avec Hunger Games, sauf que cette fois-ci c'était moi, l'entourage.

Hunger Games je connaissais le logo du livre, le fait qu'il venait se réfugier aux devants de la Fnac lors des grosses périodes ou la lecture est en tête de gondole des nouveautés de nos magasins, mais je n'y étais jamais intéressé davantage. Traitez-moi de ce que vous voulez, mais généralement, quand on me parle d'un livre "16-20 ans" et que son auteure est une fille, je crains l'histoire d'amour naze et sans fond. Mais j'y croyais, n'y connaissant rien, à ce Hunger Games dont on me disait que du bien.

Et au final, je me suis retrouvé devant un paquet de clichés incroyables. L'histoire est pourtant loin d'être bête : façon DMZ (le comics), les États-Unis ont subi une guerre civile ayant transformé, au final, chaque état en district. Chaque district est désormais contrôlé par le Capitole (Washington) qui demande chaque année 1 homme et 1 femme tous deux mineurs pour participer en tant que tribut à un jeu de massacre. Seul le survivant aura le droit de rentrer chez lui.

Ce Battle Royale plus qu'édulcoré ne se veut donc pas du tout violent et gore. Pas une goutte de sang, ou si peu, sera montrée tout au long du film. Déjà, la bande-annonce est mensongère. Ensuite, vous avez l'histoire : réellement passionnante pour son background, qui dure 1h30 sur les 2h30 du film, tout cela pour qu'au final absolument RIEN ne soit utilisé lors de la phase "survie sur l'ile mystérieuse". Les sponsors censés aider les participants ? Jamais. Les répercussions des Hunger Games sur la vie du peuple américain ? Si peu. Un peu de géopolitique pour comprendre le tout ? Même pas. Seule la vie de Katniss nous intéresse, cette héroïne qui a déjà un petit ami prévisible dans son District 12 et qui va rencontrer quelqu'un d'autre, son binôme, lorsqu'elle sera sélectionnée pour les Hunger Games.

Forcément, ils vont faire semblant de tomber amoureux pour avoir la faveur du public (qu'on ne voit que très rarement) et forcément... Je ne dis rien, mais le coup du triangle amoureux m'a fait décrocher du film. Ca commence comme The Truman Show et ça fini en Twilight, merci la descente aux enfers. Sans parler de la caméra qui tremble très souvent, de façon vraiment ennuyante. La "caméra à l'épaule" se transforme vite en truc vomitif ennuyant à la longue.

En clair, en plus d'avoir une publicité mensongère et d'être forcément trop "beau" pour coller au bouquin qu'on nous décrit toujours comme "plein de désespoir ", ce film enchaîne les clichés scénaristiques. Puis les fous-rires aussi avec cette technique de dissimulation d'un des participants, qui se maquille au pinceau mieux que le camouflage de Solid Snake dans Metal Gear Solid 4 (pour vous donner une idée). On sait qui va mourir, qui va rester, il n'y a absolument aucune tension tout au long du film. Et d'un coup, je ne comprends pas la critique qui l'encense. Je me fais vieux ? Je crois plutôt que ce sont les films qui se font cons...