Avant ce film, personne n'a su donner vie à l'Aventurier, à part peut-être Indiana Jones lui-même, dans les Aventuriers de l'arche perdue.
Après, personne n'a plus jamais réussi à incarner ce côté à la fois tendre et sauvage, ce mélange d'humanité, d'héroïsme et d'élégance ultime.

Indiana Jones c'est la figure intemporelle du faux mauvais garçon, la vibrante preuve qu'on peut être crade, plein de sang et de sueur, qu'on peut filler des tombes et pourtant faire tomber les pilles (ou bien est-ce l'inverse ?).
John McClaine, Jack Sparrow et consorts n'arriveront jamais qu'à la cheville d'Indy.

Mais tout ceci, c'était déjà plus ou moins présent (même si peut-être à peine moins bien maîtrisé) dans le premier film.

Ce qui se passe ici va bien au-delà.
L'adjonction de Jones père, en la personne de Sir Sean Connery, véritable coup de génie qui achève de créer la légende.
Qui donne à notre dur préféré cette fragilité qui pouvait manquer un peu.
Qui apporte un ressort comique comme aujourd'hui bien peu savent le faire. Comment comparer l'utilisation ridicule faite d'un personnage comme Haddock dans le récent Tintin, et la merveilleuse ingénuité d'Henry Jones ? D'ailleurs j'ai déjà honte de l'avoir fait.

Non vraiment peu de films, fût-ce plus de 20 ans après, peuvent égaler cette maestria, ce duo impeccable père-fils, dont la relation complexe va bien au-delà du seul côté burlesque.
Preuve par l'exemple, cette magnifique scène dans la grotte, lorsque le père remonte son fils de la crevasse par une simple phrase.

L'ensemble du passage de la grotte du chevalier est d'ailleurs magnifique, tout simplement magnifique.
De l'aspect purement mélange archéologie/aventure, au traitement subtil et mesuré de la part de religieux, en passant par la morale véhiculée.
Du génie à l'état pur.

Je pourrais continuer des heures, vous parler des personnages secondaires, tous plus savoureux les uns que les autres, de la musique en adéquation parfaite et cela en permanence, du charisme invraisemblable des méchants, du clin d'oeil hilarant à Hitler, de la classe absolue d'Harrison Ford quelles que soient les fringues qu'il porte.

Mais je me contenterai de vous dire que je me suis flagellé avec des orties fraîches le jour où je me suis rendu compte que ce film n'était pas dans mon Top10, avant que d'y remédier promptement.

Il est heureux de constater que, conscient de l'état de grâce dans lequel il se trouvait à l'époque de ce film, Spielberg n'ait jamais commis l'erreur d'en faire un autre par la suite.
SeigneurAo
10
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes TOP 10 des acteurs qui en un film voire une scène auraient pu me faire tourner gay, Top10 doubleurs et

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le 25 nov. 2011

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SeigneurAo

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