L'Inde, pays arriéré: demandons l'aide occidentale.

Qu'il est ardu de critiquer ses films cultes, ceux qui forgent des personnages de légendes, qui bercent notre enfance. Les Indiana Jones font parti de ces films, de ces sagas qui font rêver encore maintenant les nouvelles générations, de ces vieux films que la télé publique passe toujours une fois la partie de des chiffres et des lettres terminée car l'audience ne baisse pas d'années en années.

Pourtant ces films d'aventure à l'ambiance unique vieillissent, il faut l'admettre. Les effets spéciaux, la photographie, le manque d'audace de la caméra. Au diable ces défauts, la féerie qui relève du nom les efface une fois plongée dans l'histoire. La musique entraînante retentit, Harrison Ford sauve son chapeau, balance un pain à la gueule du premier asiatique qui se ramène, nous voilà de nouveau dans le monde merveilleux de la trilogie Indiana (ah il y a eu un quatre ? Non connaît pas, c'est comme Alésia).

Ce second volet se révèle plus sombre, dépourvu de nazi, et à l'histoire plus courte. En effet, on peut résumer le script en 3 étapes :
1) Indiana vend un objet antique aux chinois à Shanghai. Mais en bon chinoix, ce sont des escrocs qui tentent de le duper. Il prend la chanteuse en otage (oui la pauvre chanteuse) puis saute dans un avion. Le pilote dont le pauvre frère a été tué à Gstaad fait s'écraser l'avion en Inde.

2)Indiana voyage jusqu'au temple de Kali où des événements étranges ont lieu.

3)Il ressort du temple victorieux, tue le méchant prêtre, ramène les enfants et embrasse la chanteuse.

Forcément il y a quelques péripéties dans ce bazar, mais le film joue moins sur les rebondissements et un rythme effréné que le premier opus. Il a cependant d'autres qualités. Chaque scène se veut minutieusement travaillé, aucune ne sert de bouche trou. En résulte un film court mais prenant, agréable à revisionner, efficace dans ses transitions et percutant par ses dialogues. Enfant j'avais été marqué par la scène hilarante du repas qui joue intelligemment sur deux fronts, j'avais adoré les courses poursuites qui font office de référence dans leur catégorie. Plus grand, je trouve particulièrement réussi la relation entre Indiana et la chanteuse (j'ai oublié son nom, j'ai mis du temps avant d'écrire cette critique). La scène juste après le repas qui oppose leur deux personnalités n'a pour le coup pas pris une seule ride. Franchement c'est tellement mieux que bon nombre de comédies romantiques modernes. C'est direct, drôle et dynamique. La cerise sur le gâteau : Spielberg s'en sort par une pirouette bienvenue.

Par contre, ce qui me fait vraiment rire dans ce film c'est la vision de l'Inde. Premièrement pour y arriver, il faut absolument subir un accident par la voie du ciel. Ce n'est pas sans rappeler des territoires mythiques tels que Atlantide et Cie. Deuxièmement, vous tombez sur un village avec un vieux chaman bien flippant qui vous envoie sur une quête mystique pour... ramener une pierre sacrée. Ils pensent pas aux enfants en premier, non la pierre qui sert de veilleuse la nuit est prioritaire. Évidemment ils n'ont pas requis l'aide des autorités, seul un aventurier blanc descendu du ciel peut les sauver. Quant au temple en question où la pierre se trouve, forcément on y pratique des sacrifices humains (franchement les anglais devraient recoloniser l'Inde pour y apporter la civilisation). Détail important, les ponts s'écroulent dans ce pays !
C'est regrettable mais les aventuriers comme Indiana Jones n'ont plus leur place dans le monde moderne urbanisé et 100% exploré. Mais le film se passe dans les années 30 et de toute façon le spectateur n'en a que faire : la magie l'emporte dans le monde merveilleux d'Indi.