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[...] Sa plus grande qualité : un casting qui réussit à mettre en avant un Bryan Cranston toujours impérieux, une Diane Kruger impeccable en riche extravertie, et un John Leguizamo encore à même de jouer un flic à moitié ripou. Tous fonctionnent bien ensemble, Brad Furman arrivant sans peine à créer une vraie cohésion d’équipe dans cette bande d’infiltrés qui commence à paniquer face à la dangerosité de la situation. Infiltrator est un thriller assez classique, paré de quelques tics de mise en scène et d’une photographie tape-à-l’œil. Pourtant on peut souligner sa capacité à présenter certains dealers comme de vrais hommes de foi, avec une famille et des enfants dont ils aiment prendre soin, ainsi que de leurs ami(e)s. C’est dans ces relations que les questionnements émergent pour les principaux protagonistes, et rappellent l’excellent polar français Une Nuit de Philippe Lefebvre.
Aussi, étant donné qu’il est tiré d’une histoire vraie, le film aime à donner gentiment son opinion — sans pour autant ne jamais critiquer le sujet dont il parle — par des petits textes en fin de métrage. Oui, le gouvernement américain a le nez fourré dans ces histoires, eh oui, c’est hypocrite. Mais le dire ne change pas grand-chose si l’œuvre en question ne fait que narrer les faits. Ce n’est donc pas avec Infiltrator que vous trouverez encore le thriller narcotique qui a des choses à démontrer. Le film aime à tirer son épingle du jeu en appuyant sur le sensationnel (l’infiltré en question est bien vivant, et regardait Infiltrator, incognito, avec nous dans la salle), mais n’a pas grand-chose d’autre à offrir. [...]