Encore un titre vertigineux de la trilogie hollywoodienne!

"Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."
La fameuse citation dans Dune d'Herbert s'applique totalement au sujet de son film obscur dont le mal qui ronge, le grand méchant, car il y en a bien un, est la peur qui cherche à s'insinuer de force, par le viol, ou par une silouhette cherchant à tout pris à entrer dans une demeure.Art alors thérapeuthique d'un réalisateur totalement dans le style contemporain qui décide de vaincre peur et souffrance dans l'empire interne, celui des terres du cerveau, comme cette série de gros plans parfaitement maîtrisés qui cherchent à pénétrer l'esprit, ou le plus haut degré du réel, rendu très bien par la caméra utilisée.
Film comme une épreuve à regarder,à traverser, exit le divertissement, place à l'expérience sensorielle qui ne veut se résoudre à l'équation banale de la compréhension logique et donc ode à l'inconventionnel, encore possible dans le cinéma d'aujourd'hui.D'où une narration qui existe bel et bien mais sous une nouvelle forme.Pire que mulholland drive ce qui permet d'enchainer l'intrigue se produit par la pure sensation et non par des explications.
Il faut bien écouter le début du film avec la "prophétesse"que l'on pourrait remplacer par Lynch himself : "c'est un film sur...le marriage", la peur a oblitérer qui en découle est le foirage de celui çi et plus tard nous l'apprenons par le récit classique, la perte de la progéniture.Alors voilà une femme, qui pour oblitérer cette peur va passer plusieurs épreuves (quelle actrice!! je ne la connaissais pas mais incroyable).
Et regardez comme ça finit bien, comme tout un jour rentrera dans l'ordre que ce soit une américaine ou une polonaise, belle leçon d'optimisme, c'est du cinéma quoi!
Enfin un réalisateur qui ne fait jamais souffrir ou avoir peur pour le plaisir et combat les démons de nôtre siècle avec son arme à lui.

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le 6 juin 2011

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Ligeia

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