La douleur en chair et en os
« Quand je vais au cinéma, j’ai envie d’être surpris. » Juan Carlos Medina, réalisateur d’ « Insensibles ». On comprend mieux alors sa démarche avec ce premier film prometteur. Le scénario est remarquablement écrit, nous allons de surprise en surprise, et on se doute bien qu’il y a un problème quelque part. Et Medina distille parfaitement ses indices et ses informations tout au long du film. Il donne une piste à suivre puis la change 5 minutes après, tout semble possible, jusqu’au moment où l’étau se resserre autour d’un seul personnage, et là, une seule solution semble possible, le film devient alors plus clair. Mais c’est la démarche du réalisateur qui est intelligente et intéressante : introduire une dimension fantastique dans un contexte historique. Une démarche à suivre. Il semble y avoir un travail particulier sur la lumière et la texture de l’image (à moins que ce ne soit un problème de la pellicule ?). Les images du présent sont beaucoup plus ternes, sombres et granuleuses à la différence des images du passé, beaucoup plus nettes et claires.