Insensibles par Chronique Mécanique
Certains contrées ont leurs spécialités, leurs domaines de prédilection dirons-nous. Si en Suède on excelle pour la fabrication de meubles en kit, si en Allemagne on brille dans le secteur de l'automobile, si en France on s'illustre dans le concoctage de mets raffinés, en Espagne on se distingue depuis quelques années maintenant dans la création de films fantastiques classes et efficaces. C'est comme ça, ça ne s'explique pas, c'est dans la culture. Insensibles est de cette lignée-là, et traite justement de la filiation du mal, des stigmates de la douleur d'hier encore présents sur notre peau tendre aujourd'hui. Oeuvre horrifique qui se sert habilement du film historique comme toile de fond, le tout premier long-métrage de Juan Carlos Medina nous conte la quête d'un homme meurtri qui, pour s'offrir un avenir, doit fouiller dans les décombres du passé et réveiller des fantômes que beaucoup auraient aimé voir enterrés à tout jamais. Doté d'un scénario fignolé jouant sur deux partitions sans lien apparent, dans deux espaces-temps différents, Insensibles a les défauts de ses qualités : même si il est parfois un peu confus et maladroit, ce conte fantastico-gore aussi sombre qu'il est poétique se veut très ambitieux. Plus le film avance, plus l'opaque voile entourant cette histoire mystérieuse se lève lentement. Ainsi, Medina réussit le pari de nous séduire avec une certaine intelligence, par le biais d'une mise en scène stylisée, envoûtante et oppressante. Les amateurs de frissons et de nouveau cinéma fantastique espagnol peuvent y aller sans crainte, ils n'y resteront pas insensibles.
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