Il me semble impossible d'écrire quelque chose sur Intouchables, comme il m'a semblé impossible que ce soit mon film de l'année. J'ai vu le film il y a plus d'une semaine et depuis je me dit qu'il faut que j'écrive quelque chose, mais que je dois d'abord réfléchir, en discuter, lire les critiques, car je n'ai pas trouvé de défauts.

Le fait que ce soit inspiré d'une histoire vraie donne toute sa grandeur au film, sublimé par la prestation des deux acteurs principaux. J'ai ressenti entre François Cluzet et Omar Sy une réelle complicité. Lorsque l'un se marre, je n'ai pas vu de jeu d'acteur, mais un véritable sourire, du pétillement dans les yeux. Il faut avouer que la présence d'Omar, qui, je trouve, à un rire communicatif, est pour beaucoup dans la réussite du film.

Mais il faut avouer également que les deux réalisateurs ont réussit à pondre un film à la fois drôle et émouvant sur un sujet qui ne se prête pas forcément à la rigolade. La blague mythique "pas de bras, pas de chocolat", qui est tout de même vachement dégueulasse, passe comme une lettre à la poste grâce au jeu des deux protagonistes.

Une autre chose m'a beaucoup plu, la façon dont l'histoire est racontée. Je suis un peu blasé des drames ou des comédies linéaires, où c'est tout beau pendant la première moitié du film, puis on assiste à la décente aux enfers pendant l'autre moitié, puis la fin qui relève un peu le niveau, car il faut une happy end. Là, j'ai vu un film vivant, enchainant les hauts et les bas, pas toujours tout blanc ou tout noir (sans jeu de mot), la vie quoi.

Intouchables nous montre un choc entre deux cultures, deux "handicap", deux façons de voir la vie, deux mondes qui s'entrechoquent, Earth, Wind and Fire VS Vivaldi, sans jamais se briser et où chacun apprend un peu de l'autre, tout en gardant ses origines, sa personnalité. Driss s'essaye à la peinture et au classique mais ne devient pas compositeur ou même peintre, Philippe voit la vie d'un nouveau regard mais garde son côté bourru, sans devenir un petit comique.

J'ai entendu quelques fois parler de stéréotypes en ayant l'impression que ce joli mot est dans toute les bouches quand il s'agit de casser du sucre sur une œuvre. J'ai envie de dire que nous sommes tous des stéréotypes à notre niveau, même le marginal est un stéréotype de marginal, chacun peut rentrer dans une case ou dans une autre. Et justement, dans Intouchables, Driss vient certes de la banlieue, mais ne ressemble en rien à la racaille décrite par M6. François est certes un bourgeois plein aux as, mais ne ressemble pas non plus à Stéphane Bern. J'ai trouvé que Olivier Nakache et Eric Toledano avait su coller des étiquettes au personnages pour nous raconter un peu leur histoire, mais sans les enfermer dans une boite avec un post-it dessus.

Pour tout ça, Intouchables est un pur moment de fraicheur qui m'a tiré des larmes de joie et qui a failli m'arracher une larme de tristesse.

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le 18 nov. 2011

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VRKL

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