Malgré de sérieux problèmes de confections, Iron Man 2 a dépassé le premier au box office international, puis Avengers a ramassé plus que les deux cumulés. La franchise est donc incontournable... une suite, inévitable.
Jon Favreau cède néanmoins les rênes à Shane Black qui a pour mission aux yeux des fans de rattraper le coup du deuxième épisode bâclé.
Libéré de devoir à tout prix amener l'univers Marvel sur le tapis, il en a quand même le poids. C'est bien dommage parce que les références aux évènements d'Avengers n'ont aucun foutu rapport avec la choucroute, et empêchent la future consommation des trois épisodes d'affilée. Mais ceci n'est qu'un menu bémol, le film surpasse sans effort son prédécesseur.
Déjà il s'agit d'une vraie suite. Les enjeux changent, les thèmes abordés aussi. Tony Stark n'a plus affaire à une bande de trous-du-culs qui en veulent à son armure, mais à un mystérieux terroriste, obsédé par la chute de l'Empire Américain, disposant d'une technologie explosive sans précédent. Et pour la moitié du métrage, Tony va devoir se passer de sa précieuse armure, car elle tombe en rade de batterie !
Thématiquement c'est pertinent, vu que le 2 affirmait que l'homme et l'armure ne faisaient qu'un, que dire de Tony Stark quand il doit affronter les forces du mal à mains nues ? Le problème c'est que cette excuse est mal gérée et laisse la porte grande ouverte à tous les prétextes pour lui pourrir la vie. Les obstacles que rencontre Tony sont arbitraires, complètement gratuits et souvent incompréhensibles...
Par exemple, lors de l'attaque de sa somptueuse villa de Malibu ( qui prend de plus en plus cher à chaque épisode... ) il ne peut pas voler. Pourquoi ? Parce que sinon, il éliminerait les hélicos en deux coups de poings... Mais la raison invoquée dans le film c'est que Jarvis a pas encore ajouté le mode vol. Genre. Alors que ça a toujours été sa priorité, et qu'il a même établi un plan de vol vers le Tennessee...
Plus tard, ma scène préférée du film voit Tony être obligé d'affronter une bande de gardes à l'aide de sa main droite et sa jambe gauche uniquement, parce que le reste de l'armure est bloqué par des petites portes en bois... Comment la main et la jambe ont pu passer ? Mystère... Et c'est dommage car la scène est virtuose, inventive et folle.
Mais il se venge bien à la fin, en imposant un obstacle complètement débile à son ami de toujours Jim Rhodes : "Non je peux pas te prêter d'armure, elles ne sont paramètres que pour moi !". Alors que ça ne pose aucun problème d'en prêter une à Pepper au début, ou à Killian vers la fin... Non mais quel troll ce Tony ! Et à nouveau le résultat est une scène époustouflante, où Don Cheadle fait tarzan sur un container gigantesque pour retrouver son amure à lui... Mais pourquoi ne pas prendre la peine de soigner les obstacles ?
Ceci dit, c'est mon seul grand grief envers le film. Et aussi la photo, je préfère cent fois le travail de Matthew Libatique sur les deux premiers... Mais bon, Shane Black arrive à exister en tant qu'artiste au sein de cette production ultra-calibrée, et rien que ça c'est un tour de force. Il recycle ses obsessions personnelles ( C'est Noël, y'a l'éternel duo de malfrats goguenards, une voix off qui se moque de la narration... ) et retrouve avec délice Robert Downey jr, après l'inoubliable Kiss Kiss Bang Bang.
Moi qui craignais de voir Iron Man ancré à un boulet et être obligé d'être au diapason de la qualité imposée par Joss Whedon, me voilà rassuré : il y a une vie après Avengers.