Puzzle un dimanche aprèm avec Clint Eastwood

Ce que je craignais par dessus tout, est peut être arrivé. Et si c'était ça, le terrible évènement annoncé jadis par des mexicains en jupettes et colliers dorés ?! Oui, le pire se rapproche : Clint Eastwood est sur le déclin !

Déjà alerté après un bon mais sans plus Invictus et un naufrage nous plongeant dans un bref Au-Delà inquiétant, J. Edgar est une nouvelle preuve que Clint Eastwood est sur la fin. J'en suis le premier attristé.
Sans être mauvais, le film patine et est loin des autres formidables travaux du maître. Ici, il s'est attaqué à un personnage très controversé mais dont l'Amérique peut remercier l'abnégation et la loyauté. John Edgar Hoover est le père du FBI que l'on connaît aujourd'hui, usant d'experts et d'entourloupes bien cachées des médias. Hoover avait d'ailleurs les mains bien sales. Clint Eastwood et son scénariste Dustin Lance Black (qui a écrit celui de Harvey Milk réalisé par Gus Van Sant) ont fait le choix de découdre la très longue carrière du directeur du FBI en racontant divers faits importants comme des moments anodins, tout ceci dans un ordre totalement aléatoire. C'est bien ceci qui pose problème : c'est bordélique !

Il est vrai qu'à y réfléchir, raconter bêtement la vie de Hoover n'aurait pas été intéressant du tout. Mais l'ordre choisi n'est pas pertinent. On ressent de la frustration continuellement, les passages intéressants sont constamment entrecoupés de retour en arrière ou de bonds vers la fin de vie du bonhomme. Malgré quelques excellentes transitions entre passé et futur, on reste vite sur notre faim. C'est comme si on vous servait un bon plat au resto et dès que vous tapez joyeusement dedans, le serveur vous retire l'assiette pour la remettre 5 minutes plus tard.
Si l'histoire pèche par son découpage, le reste prouve que le maître Eastwood est toujours dans le coup. C'est très bien tourné, souvent caméra au poing pour donner plus de vie aux personnages. Certaines scènes sont musclées notamment lors des arrestations et attaques du FBI. Les décors et costumes sont très bien réalisés quoiqu'on peine parfois à voir une différence entre les années 1930 et les années 1960, car ce n'est pas assez mis en valeur pour ces dernières années. Les maquillages sont très probablement la grande satisfaction du film, ils sont extrêmement réalistes et crédibles. On y croit quand on voit Leonardo DiCaprio grimé en vieux de 70 piges (d'ailleurs ça doit faire bizarre de voir comment on pourrait être dans une trentaine d'année). DiCaprio livre une nouvelle excellente prestation, comme à son habitude depuis quelques temps. Je pense cependant que ce masque et ce maquillage l'ont parfois gêné sur certaines scènes où il ne semble pas à l'aise. J'ai surtout été impressionné par la prestation d'Armie Hammer dans le rôle de Clyde Tolson, bras droit et peut-être amant (ou main droite) de Hoover. Il est tout simplement parfait dans le rôle et montre qu'il est un acteur en devenir (à suivre). Naomi Watts n'est pas en reste, propre et soignée, elle livre un prestation honnête d'un personnage peu mis en valeur mais d'importance par sa loyauté sans faille.

J. Edgar reste un film très intéressant avec notamment de nombreux points sur la société et le développement du FBI mais on ne nous montre pas assez combien Hoover était craint, au lieu de cela, les rares entretiens avec les hommes politiques éminents de l'époque et les malfaiteurs sont déstabilisants, ils ne sont pas plus impressionnés et même désintéressés. Certains lui manquent carrément de respect et ne semblent pas si inquiétés que ça dans le film. Il faudra surtout retenir de très bons acteurs et une reconstitution fidèle et crédible.
marckpedro
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le 20 mars 2013

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Kaal Pedro

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