Un énième opus à l’image du vilain petit canard, à savoir l'opus de trop...
La trilogie Jason Bourne (La Mémoire dans la peau - 2002, La Mort dans la peau - 2004 & La Vengeance dans la peau - 2007) avait résolument et profondément révolutionné le film d’espionnage en dépoussiérant le genre et en lui insufflant un second souffle. Adapté des romans éponymes de Robert Ludlum, Doug Liman (pour le premier opus) & Paul Greengrass (pour les deux suivants) avaient su parfaitement les retranscrire, sans oublier l’excellente prestation de Matt Damon dans le rôle-titre. Cette trilogie ayant rencontrée un vif succès, il était impossible pour Universal Pictures de s’arrêter en si bon chemin. Pour ce quatrième volet, si le film reprend le titre (US) du roman d'Eric Van Lustbader, le film n’a en réalité rien à voir avec le roman, en effet, Tony Gilroy, le scénariste de la trilogie a écrit ici une histoire originale en plus d’en assurer sa réalisation. Au final, si on ne retrouve plus Paul Greengrass à la réalisation, ni Matt Damon dans le rôle-titre, c’était donc avec une certaine appréhension que nous allions découvrir ce qui pourrait être le signe d’une nouvelle saga (si le film rencontre le succès). Oubliez Jason Bourne et ses habituelles amnésies, cette fois-ci, il s’agit d’Aaron Cross, un super-soldat gavé aux médocs (l’armée américaine fabriquerait des surhommes). Une fois de plus on n’évite pas la sempiternelle histoire de complot, le film n’hésite jamais à revenir sur les trois précédents opus (d’où sa durée excessive qui dépasse les 120 minutes), entre Blackbriar, Treadstone, Outcome et j’en passe, sans oublier les nombreux protagonistes, on finit rapidement par ne plus s’y retrouver, d’autant plus que le film s’avère très bavard. La construction narrative de Jason Bourne : L’Héritage (2012) étant assez chaotique, cela nécessite la plus grande concentration de la part des spectateurs sous peine de perdre le fil de l’histoire, d’autant plus que le film, comme les précédents volets, se ballade aux quatre coins du globe, entre les Etats-Unis, Séoul (Corée du Sud) ou encore Manille (Philippines). Il faudra tout même féliciter la très belle distribution où l’on retrouve aux côtés de Jeremy Renner, la ravissante Rachel Weisz & Edward Norton. A signaler aussi d’impressionnantes scènes de fights, à l’image des précédents opus, ainsi que des course-poursuite éreintantes (à pied comme à moto). Un énième opus qui, s’il ne s’avère pas décevant, reste tout de même à l’image du vilain petit canard, à savoir le volet de trop au sein d’une trilogie qui se suffisait à elle seule.
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