En 2007, « La Vengeance Dans la Peau » clôturait la trilogie Jason Bourne (Matt Damon) de la meilleure des façons. Dans cette suite/spin off, on suit les aventures de Aaron Cross (Jeremy Renner), agent issu du même programme gouvernemental que notre cher espion amnésique.
On était en droit d’attendre beaucoup de ce numéro quatre. On ressentait aussi bien de l’excitation que de l’appréhension dus au changement de héros, et au changement de réalisateur. Tony Gilroy, le scénariste de la trilogie, endosse la lourde tache de faire mieux, ou du moins aussi bien que ses prédécesseurs.
Malgré l’idée intéressante de faire un univers parallèle à la trilogie d’origine, elle ne parvient pas à pallier la pauvreté du scénario et l’absence totale de psychologie des personnages principaux. Là où Jason Bourne était un héros torturé à la psychologie complexe, le nouveau Aaron cross est juste un bulldozer indestructible sans réel but.
L’originalité de la première trilogie laisse donc place à un film d’action basique et sans âme. Le personnage féminin incarné par Rachel Weisz est juste un cliché des héroïnes des années 50. Elle sert de faire valoir au héros : femme en détresse qui crie, pleure, et menace un homme avec un pistolet… même pas chargé. Il n’y a rien de neuf à espérer. Les séquences d’action ne sont que de pales copies des meilleures de la trilogie. Alors que Matt Damon sautait de toit en toit en faisant frissonner le spectateur, Jeremy Renner fait la même scène mais sans conviction. La faute à une réalisation plate, sans cette nervosité qui pourtant aurait été nécessaire.
Au final, on en vient à se demander quel est l’intérêt artistique de cet opus qui n’apporte rien à la trilogie initiale. Les adeptes des beaux paysages y trouveront sans doute leur compte. Les fans, eux par contre, n’auront qu’une envie : se jeter sur la trilogie d’origine.