Je suis juste un film niais

J’ai vu qu’il y avait des discussions sur ce film en lien avec le féminisme, je n’entrerai pas dans ces débats : si le film se veut probablement féministe, il est dans la réalité extrêmement médiocre et très maladroit. Tellement maladroit que je me suis demandé s’il fallait voir ce film au premier ou au second degré, et qu’au final, j’ai eu beaucoup de mal à trancher.

Au premier degré, c’est caricatural à l’extrême : dans ce cas, les acteurs sont mauvais, leur texte excessif, (une maman menaçant même le petit garçon qui a touché à plusieurs reprises le genou et la cuisse de sa fille de « garde à vue pour agression sexuelle »). Au premier degré, on a une école lamentable, que ce soit la directrice ou le prof qui ne fait rien. Des parents débiles qui veulent porter plainte parce que leur petit s’est pris une gifle (sans même s’être renseignés sur ce qui s’était passé). C’est ridicule et pathétique car le propos est excessivement didactique (comme on le voit dans le titre). Comment peut-on vouloir traiter de la question du machisme ordinaire chez les enfants en moins de deux minutes ? Ici, c’est raté, d’autant plus qu’on décrédibilise l’école et qu’on fait tout un scandale parce qu’un garçon a touché le genou et frôlé la cuisse de la petite fille (même si ce fut à plusieurs reprises). Certes, c’est inacceptable, ça mérite une réaction, des sanctions, un dialogue, mais pas qu’on nous fasse un pataquès avec ça, la situation, si brièvement exposée, n’est pas si claire que ça. On ne peut dénoncer le machisme ordinaire sur quelque chose d’aussi fragile, c’est dommage.

Au second degré, on caricaturerait parents et institution, avec un surjeu qui serait assumé. Mais dans ce cas, qu’y a-t-il de drôle ? On se fout de la gueule de l’école et on présente les profs comme des minables ? On se fout de la gueule de la mère qui protège sa fille et gueule parce que celle-ci qui aurait subi des « attouchements » et subi du harcèlement sexuel ? Non, ça ne marche pas du tout, ce n’est pas drôle. Tout cela existe bel et bien dans la réalité, mais il faut davantage de temps pour le montrer, et le propos nécessite de la nuance, et une finesse de narration, ce qu’on n’a pas ici.

Je crois qu’il faut voir le film au premier degré : le réalisateur se prend au sérieux, mais son film est raté. Le machisme ordinaire, réel, est beaucoup plus subtil que ce qu’il tente de nous montrer… Il a absolument raison de s’intéresser à la question, mais il aurait dû de rendre la forme et le fond bien moins confus…