Je ne vais peut-être pas être super original mais j'ai été ému devant ce film à la fois simple et juste. Jeux interdits, c'est deux jeunes acteurs touchants qui représentent à merveille l'innocence des enfants, qui vivent dans un monde différent du notre (Je fais trop l'ancien là mais j'ai 18 ans). La petite Paulette semble totalement dépassée par la mort de ses parents, victimes collatérales de la guerre la plus meurtrière de tous les temps ; le petit Michel, gamin débrouillard, propose son aide tout naturellement et devant le refus dans un premier temps de son père, sa première réflexion est de l'envoyer chez les voisins, ce qui convaincra son père de la prendre par fierté.
L'innocence des enfants qui ne saisissent pas le sens de la religion.. Pour eux une croix est une croix, et il leur faut donc la plus jolie pour ce mausolée animal qu'ils ont conçu.
Michel, un peu plus âgé que Paulette, apparaît comme un héros avec elle. Il la rassure, pourvoit à ses besoins et les deux personnages se comprennent parfaitement ; comme deux enfants qui ne se connaissent pas peuvent jouer ensemble toute une journée, tout simplement.
Quand aux autres personnages, ils semblent graviter autour de Michel et Paulette, voire faire obstacle à leur entreprise : le père et la mère de Michel ont pour seul passe-temps de critiquer leur voisin... Ils prétendent prétendent inculquer à Michel respect et savoir-vivre quand le père se bagarre au fond d'une tombe avec le voisin.
L'idylle de la soeur de Michel avec le fils des voisins peut être vue comme un reflet de la relation Michel-Paulette dans quelques années, qui semble vouée à l'amour.
Tout au long du film, j'ai été touché par la spontanéité et la pureté des enfants, les dialogues d'un autre temps, les drames qui surviennent, la célèbre musique du film, et la simplicité efficace de l'intrigue.
Bref, un incontournable du cinéma français.