À la fois ridicule et terriblement attachant. La magie Disney, en somme.

John Carter, ancien soldat confédéré, est fait prisonnier par des Nordistes après une incartade dans un saloon. Réussissant à s'évader, il se retrouve dans sa fuite confronté à un mystérieux homme avant d'être téléporté sur la planète Mars...
La comparaison semblait inévitable. Un morceau évident de "L'attaque des clones" et une pincée d'"Avatar" se dégageaient à l'avance de cette superproduction. Ironie du sort, car c'est bien l'oeuvre de Rice Burroughs qui inspira ces deux films. Pourtant, et d'une drôle de façon, "John Carter" lorgne davantage du côté kitsch et décomplexé du "Choc des Titans" et de "Prince of Persia" que du vrai space opera. Ce qui est, en réalité, son plus gros défaut. Affublé d'un problème de rythme assez gênant, le film de Andrew Stanton n'arrive guère à créer un climat de densité scénaristique imposant et ne trouve jamais le ton épique des grandes fresques SF et fantastiques du cinéma. Pas étonnant, car si "John Carter" reste un produit tout à fait honorable, riche et visuellement splendide, il est surtout un produit typiquement Disney : notes d'humour et gags placés dans le scénario toutes les cinq minutes, dialogues niais et vraiment à côté de la plaque, et une histoire bien plus balisée qu'elle n'en a l'air. Ici, pourtant, et bien heureusement, l'ambition démesurée du récit arrive à faire passer la pilule sans trop de mal, car malgré certains acteurs sous-exploités comme Ciaràn Hinds et des personnages caricaturaux comme la princesse Dejah Thoris, sommet du kitsch et du stéréotype, dont la relation avec John Carter rappelle l'insupportable duo Jake Gyllenhal/Gemma Arterton du tout aussi insupportable "Prince of Persia", tout cela se tient plutôt bien et arrive même à faire esquisser quelques petits sourires plutôt que des rictus. Ce qui est en soit un bon point pour ce genre de films, même si le script semble avoir été écrit avec les pieds, impliquant donc quelques rires gênés.
Le résultat laisse perplexe. Inégal mais indéniablement fascinant, "John Carter" est un drôle de film fourre-tout, où l'intrigue compte autant que la beauté du livre d'images qu'il est. Une intrigue mal gérée et déconcertante certes, mais on se prend si vite à aimer l'univers si singulier de l'oeuvre que l'on se dit que ce n'était vraiment pas si désagréable que ça, compte tenu des innombrables inspirations qu'il a engendré avant de se voir lui-même adapté sur un grand écran. Ceci dit, si une suite voit le jour, j'espère un peu plus de rigueur de la part des scénaristes et un peu plus de personnalité de la part du cinéaste. Là, oui seulement, "John Carter" trouvera son identité. Remarquez, même en tenant compte des ambitions des deux oeuvres, Andrew Stanton se sort tout de même véritablement mieux que son compère Brad Bird du domaine de l'animation, "John Carter" se montrant nettement mieux emballé que "MI : Protocole Fantôme". Et pour finir, la 3D n'est pas mauvaise. Bizarre...
martinlesteven
6
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le 22 juil. 2012

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Marty Lost'evon

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