Basé sur de vieux bouquins de science-fiction, très cultes, toujours aussi bon aujourd'hui par ailleurs (je vous en conseille la lecture), John Carter of Mars est la bible du trip mêlant aventure, races aliens et analogie entre les guerres terrestres et aliens. Ici, c'est aussi le cas : John Carter est un soldat qui n'a pas de camp dans une Guerre de Secession qui ne cesse de durer. Il n'en choisit pas un, puisqu'il a de toute façon perdu toute envie de se battre suite à la mort de sa femme et de sa fille.

Il va se retrouver sur une planète : Mars. Il y vit plusieurs peuples, certains humanoïdes, d'autres très étranges avec leur propre dialecte et leurs coutumes. Rapidement, on comprend tout ce qu'il y a à comprendre sur la comparaison entre ces deux guerres sur deux planètes différentes qui se ressemblent étrangement. Cela nous ramène aussi à des réflexions personnelles, nous ancrant davantage dans cet univers. Malheureusement, c'est plein de non-sens.

John Carter se retrouve donc sur Mars ou il a la faculté de faire des bonds immenses (puisque ce n'est pas la même gravité). Mouais, d'accord. Via cette particularité, il devient un héros pour tous les peuples qui veulent alors se l'approprier pour gagner la guerre. Lui, il sympathise avec la princesse du coin qui sera finalement sa seule attache et sa seule raison de se battre. Une scène magnifique, bien que Too Much mais culte "mise à part" du reste du film, nous montre un John Carter plus qu'énervé en train d'exterminer une centaine d'aliens sur fond de musique triste comme seul Giacchino sait s'autoplagier. Il se rappelle de sa femme, de ses pertes, c'est triste et cela finit en une image d'Épinal. Le reste du temps, il prend des coups sur la tête et se réveille dans le camp ennemi, d'où il va s'échapper.

Il tue 100 aliens, mais a du mal à en affronter deux, dix minutes plus tard. Il fait des bonds gigantesques, mais peine à éviter un coup de massue. Les illogismes sont nombreux, les allumettes craquées dans une grotte provoquent une lumière de projecteur 1000 Watts et on revient à ce trip hollywoodien pas bien relu comme on en a eu pendant toutes les années 2000. On ne se rappelle même plus des noms et ce sera malheureusement sans doute le cas pour ce John Carter, malgré toutes ces qualités.

Car je lui en ai trouvé, des qualités. Déjà, il propose un souffle épique qu'on ne voit presque plus au cinéma, si ce n'est dans un Avatar qui lui a tout copié (car n'oublions pas malgré tout que c'est John Carter qui était l’avant les autres). J'ai d'ailleurs aimé Avatar pour la même raison : l'histoire est amusante, le héros est un vrai héros avec tous ces clichés, mais aussi sa petite part d'ombre désormais obligatoire dans tout récit du genre et surtout, il y a cette analogie monde réel / monde imaginaire qui marche toujours avec les adultes-enfants comme moi.

En clair, John Carter est un film bête, mais amusant qui ravira tous les publics les moins exigeants. Il est pavé d'erreurs de montage, de logique, de plans un peu ratés et de dialogues nazes, mais il propose un bon spectacle pop-corn. La 3D ne sert par contre pas à grand-chose, malgré une profondeur sympathique à de rares moments.

Enfin, "le moment Geek" c'est quand le roi des humains "gentils" est joué par Ciaran Hinds (Jules Cesar dans la série "Rome") et que son capitaine est joué par James Purefoy (Marc Anthony dans la même série "Rome"). Impossible que ce ne soit que du pur hasard ! Du coup on en oublie presque leurs rôles, creux.
Skywilly
5
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le 13 févr. 2013

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Skywilly

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