It's the end of the world as we know it
En 2012, Lorene Scafaria propose la fin du monde comme fond pour une comédie romantique au synopsis surprenant, nommé en original Seeking a Friend for the End of the World et traduit joliment "Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare".
L'idée est simple : et si une énorme météorite allait tomber sur Terre ? Et si la mission de la dernière chance échouait ? Et si 3 semaines, c'était tout le temps qui restait à l'humanité ?
Sur ce postulat de départ, l'histoire s'intéresse à Dodge (Steve Carell) qui se fait instantanément plaquer par sa femme à l'annonce de l'échec de sa mission. Assureur un peu paumé, Dodge ne sait pas vraiment quoi faire de ses derniers jours, sa vie lui apparaissant comme dénué de sens. Finalement il se remet à rêver de son premier véritable amour. De l'autre côté, Penny (Keira Knightley) est une voisine légèrement exubérante, bien plus jeune qui déprime à l'idée de mourir avec un petit-ami sans intérêt qu'elle n'aime pas vraiment tandis que ses parents sont chez eux, à Londres.
Dodge propose alors un accord avec sa jolie voisine : si elle l'amène jusqu'à la maison de son ancien amour, il lui permet de traverser l'Atlantique pour mourir avec les siens.
C'est le début de leur périple, de leur histoire.
Alors, je me dois de vous prévenir tout de suite : ce film est une comédie romantique. Pour ceux du fond qui ne suivent pas, cela signifie que ce film est UNE comédie romantique comme des milliers d'autres et qu'il est basé sur exactement le même schéma scénaristique (sauf la fin du coup). C'est prévisible à souhait, les personnages sont encore une fois dans les mêmes clichés, font les mêmes réflexions stupides et ont les mêmes interactions dénués de sens. Je sais que c'est le cas de toutes les comédies romantiques et que ce n'est pas une excuse pour s'énerver, malheureusement, dans ce film, c'est tellement visible que ça ne peut qu'excéder le spectateur.
En effet, il faut savoir que tout dans ce film prend l'eau et est, finalement, à côté de la plaque. L'idée du background est intéressante mais les réactions des uns et des autres sont trop vites survolés pour être intéressantes réellement. C'est finalement plutôt triste et déprimant cinéphiliquement parlant de voir autant de potentiel gâché. On sait que c'est la fin du monde, et ça sert de ressort scénaristique, mais ça n'a aucune profondeur.
Le couple Carell-Knightley est tellement prévisible et marche bien peu. Déjà Steve Carell, sans être un mauvais acteur, possède toujours des personnages dénués de toute profondeur, de tout relief. Ce qui fait que bon, il a pas grand chose pour lui le pauvre. Quant à Keira Knightley, elle a beau resté aussi séduisante, son personnage est si énervant qu'on a du mal à s'attacher. On y parvient cela dit, on y parvient ... Mais qu'est ce que c'est compliqué.
Le film jouit en plus d'un fabuleux rapport à l'ennuie ... Je me suis rarement autant ennuyé devant 90 minutes ... C'est fabuleux à ce niveau là. Il faut dire que l'absence d'humour réel n'aide pas, à peine a-t-on un ou deux sourires.
Je vais pas épiloguer tant que ça. Le rythme narratif est pas trop mauvais, il est même plutôt bon, mais le fait que le scénario soit dénué de tout intérêt (ou plutôt que les sources d'intérêts ne soient pas traités) rend le film très médiocre. Les acteurs jouent tous bien, même les seconds couteaux, mais au final les rôles sont bien peu épais. La bande-son est respectable, même si vu la mise en avant des vinyles, on pouvait s'attendre à mieux. L'image est pas mauvaise et offre quelques variations plutôt plaisantes malgré que bon ... Ce film est quand même un gigantesque gâchis !