Je m'étais un peu blasé de Keira Knightley, et le bon Steve Carell n'avait retenu mon attention qu'a l'occasion d'une comédie potache, ou deux... Comme quoi, les choses changent.
Pour étoffer un petit peu le synopsis lapidaire, ce film a trois temps. Comme la valse, mais en mieux : Le premier, c'est un film apocalyptique. On entend à la radio que la fin du monde est proche, et d'ici trois semaines la vie sur terre sera rasée par un astéroïde, élégamment nommé "Mathilda". Ergo, panique, orgies, prières... Au milieu de tout ça, Dodge , dont la femme à fuit à toute jambes courir dans les bras de son amant à l'annonce de l'échec de la dernière mission de sauvetage du monde.
Puis, Lorene Scafaria part pour un "road movie" , Dodge et sa voisine Penny Lockhart partent sur les routes, chacun se tenant compagnie et cherchant à atteindre un but : Dodge veut retrouver son amour, et Penny veut aller en Angleterre. Ils vont croiser des personnages qui réagissent tous différemment à la fin imminente : Le routier (incarné par Grissom, quand même...) suicidaire, la secte orgiaque du resto au bout de la route, l'ancien petit copain de Penny, un survivaliste qui prévoit déjà l'après apocalypse.
Et enfin, le tout bascule dans une comédie sentimentale, la fin étant bien sur plus encore que jamais centré sur le couple improbable formé par Keira Knightley et Steve Carell.
Ce film n'est surement pas le truc marquant de l'année, mais possède d'indéniables qualités. La manière de traiter la fin du monde est assez originale, le film n'insiste que très peu sur émeutes, les comportements violents. Par exemple la scène de la fête à laquelle Dodge assiste au départ où les amis de Dodge expérimentent une vie de débauche effréné reste assez sage, assez proprette. Mais le tout a un rendu drôle et assez réussi, les gags s'enchaînent parfaitement, et on est déjà happé dans l'histoire.
La force de ce film c'est de partir d'un film post-apocalyptique banal et de nous livrer une très belle romance, teinté d'un humour rendu presque cynique par la fin imminente. Tous les comportements humains sont complètement vains, l'humanité joue son dernier baroud d'honneur, et au sein de ce joyeux bordel, on ne peut qu'être ému par un Steve Carell très juste, qui pour une fois ne surjoue pas et une Keira Knightley parfaite dans son rôle de British déjantée attendrissante.
Le film a ses défauts, mais la façon dont est traité la fin du monde et la justesse des acteurs les éclipsent complètement. C'est beau, c'est bien fait, et quand on est facile à attendrir comme moi, ça vous touche.